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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/174

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SUR LE SOL D’ALSACE

Il s’assit à un petit bureau, souvenir de ses ancêtres, et écrivit qu’il partait.

Il ne put terminer sa lettre ; il se représentait, la pauvre figure ravagée de douleur à cette nouvelle.

Cette vision l’épouvanta et il murmura :

— Elle n’a que moi…

Alors il se coucha et s’endormit en soupirant :

— La tristesse plane sur les familles qui ont deux patries… Maman… maman… qu’as-tu fait ?…

Après une nuit agitée, il se réveilla. Quand il ouvrit sa fenêtre, le soleil jouait dans les jeunes feuilles. Le mauvais cauchemar de la nuit s’effaçait. Mais il pensa soudain à Marianne. Il désira la voir avant son départ…

Il s’élança vivement à la porte, mais ne put l’ouvrir… Il blêmit… Son père l’avait enfermé…

Il frappa de rage contre le chambranle, appelant Marianne…

Elle ne l’entendait plus… la pauvre Alsacienne fuyait, courbée de chagrin, le front vide d’espoir…