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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/297

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SUR LE SOL D’ALSACE

prises avec la réalité. Chacun pense à la guerre et nous ne pouvons pas, mon frère et moi, nous battre l’un contre l’autre.

— Comment faire ?… gémit Louise en se tordant les mains.

— Nous discuterons la chose sérieusement tout à l’heure avec mon père. Je vais aller le chercher à l’usine… il faut prendre une décision sans tarder.

Il parlait en homme. Ses yeux révélaient l’autorité qui aiguisait ceux de M. Ilstein. Il arpentait le salon, le front soucieux, l’âme au bord des lèvres, mais il retenait les paroles qui auraient pu froisser sa mère, parce qu’il la voyait souffrir.

Le jour s’enfuyait. Une demi-obscurité remplissait la pièce. Wilhelm tourna le bouton électrique et la lumière bondit dans tous les coins.

Louise étendit la main en écran devant ses yeux, en murmurant :

— Wilhelm… pas de lumière… je t’en prie… elle me fait mal…

Il éteignit.