Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
299
SUR LE SOL D’ALSACE

Elle murmura merci comme si la vie venait de lui être rendue.

On décida qu’elle prendrait un train le lendemain matin.

Toute sa soirée se passa dans des préparatifs fiévreux. Il lui semblait que ce voyage devenait extraordinaire et lointain. Le drame dans lequel elle se débattait se terminait comme une féerie… Elle verrait la France… elle y serait avec l’enfant dont les idées répondaient aux siennes… Son mari ne lui laissait pas grand temps pour remplir sa mission, mais elle en posséderait assez pour respirer avec Fritz l’air français si désiré. L’avenir s’éloignait ; elle n’avait plus conscience que du présent qui chantait dans son être comme une résurrection.

Elle ne doutait pas de l’obéissance de son fils. Il ne pourrait que se rendre aux raisons qu’elle lui ferait entendre de sa voix la plus persuasive… Elle oubliait les bruits de guerre qui volaient au-dessus des têtes comme des papillons sombres.

Le lendemain, avant de se rendre à la gare, elle entra chez Mme Hürting et lui raconta les