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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/304

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SUR LE SOL D’ALSACE

incidents récents. Elle parlait gaiement, tout animée, comme une femme très jeune qui va vers un plaisir. Sa vieille amie, heureuse de la voir ainsi, la contemplait en lui serrant les mains.

Louise s’enfuit, légère… Wilhelm l’accompagnait. Comme elle était déjà installée dans son compartiment, il murmura, presque honteux :

— Tu reviendras, n’est-ce pas, maman ?

Elle eut un reproche dans ses yeux surpris :

— Oh ! Wilhelm…

Il sourit, rassuré.

Dans le train qui la berçait, Louise songeait à cette timide supplication de son grand fils… elle lui était douce et la pénétrait de bien-être…

Ses deux enfants !…

Enfin, comme Fritz, elle aspira l’air de la France !… La neige lui importait peu et les stations qui ressortaient noirâtres dans la blancheur universelle, retenaient toute son attention… Elle songeait à la patrie où elle se trouvait maintenant… elle fouillait les lointains qui se présentaient blancs, uniformément… Alors elle imagina les buissons verts, les récoltes mûres, le