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La manœuvre la plus diplomatique qu’elle trouva fut d’annoncer à sa compagne :

— Nous passons devant la maison de Mme Bra­bane et je vais demander à la concierge si elle est chez elle. Si oui, j’y resterai pour bavarder un peu avec Marie. Je téléphonerai à maman que je suis ici, et papa me prendra quand il rentrera de l’usine.

— Mais je ne sais pas si je dois vous autoriser à rester chez Mme Brabane. Rien de ce projet n’a été convenu avec votre maman.

— Oh ! Madame Balle, répliqua sentencieusement Suzette, il faut de l’imprévu dans la vie. Si vous trouviez un bon billet de loterie dehors, vous le ramasseriez n’est-ce pas ? Je pense à monter chez Marie Brabane. C’est une distraction, et je la prends en passant. Je change de dame, que ce soit Mme Balle ou Mme Brabane, avec qui je suis, c’est toujours une dame.

La philosophie de Suzette était rarement en défaut et Mme Balle l’approuva. Elle ignorait le nuage survenu entre les familles et elle était loin de se douter surtout, que Suzette en était la cause.

Arrivée devant l’immeuble connu, Suzette se dirigea prestement vers la loge de la concierge et s’informa de la présence de son amie. Elle était chez elle :

— Vous voyez comme c’est simple. Vous