Page:Fiel - Suzette et la vérité, 1933.pdf/36

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pouvez me laisser en toute confiance. Je vais téléphoner tout de suite à papa.

Et Suzette, avec une agilité sans pareille, gagna l’ascenseur et frrr ! elle s’envola au 4e étage.

Mme Balle avait eu à peine le temps de respirer. Elle s’avisa, un peu tard, que Suzette avait eu sans doute cette idée en partant. En quoi elle n’avait pas tort. Elle expliquerait tout ceci à Mme Lassonat en allant rechercher Jeannot.

Quand Suzette parvint à l’étage, elle éprouva une émotion soudaine. Comment Mme Brabane allait-elle l’accueillir ?

Suzette n’était pas timide. Elle savait qu’il y a des moments ennuyeux dans l’existence et qu’il faut les supporter avec courage. Quand ils sont passés, on n’y pense plus. C’est la même chose que d’aller chez le dentiste. Quand la dent est arrachée on ne songe plus à l’appréhension que l’on a eue.

En se livrant à ces réflexions pleines d’encouragement, Suzette sonna.

La vieille domestique vint lui ouvrir. Elle n’arborait pas ce visage souriant auquel Suzette était habituée. Mais la fillette n’en eut cure. Elle pensa : Tiens Pulchérie s’est querellée avec un fournisseur aujourd’hui… alors, elle est comme Justine.

Elle demanda si Mme Brabane était là.

— Non… c’est-y que vous voulez la voir ? questionna Pulchérie sans aménité.