Page:Fiel - Trop belle, 1926.djvu/25

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reux… maintenant, j’aime cette belle Sylviane qui devient inaccessible pour moi…

— Nous voilà bien !…

— Est-elle ferme dans sa parole… habituellement ?

— Comment te renseigner ?… jamais ce cas ne s’est présenté… et je ne puis puiser dans les exemples…

— Je suis désespéré.

— Mon Dieu… comme tu as pris feu rapidement… mon petit… Alors que je te demandais si tu voulais épouser Sylviane… tu me réponds que tu pars pour l’Écosse… Le lendemain… je reçois ta lettre avec le plan de la comédie à jouer…

— Ne m’en parlez plus… ma tante… je vous en conjure !…

— Et aujourd’hui… te voilà flambant comme du bois sec… Que les hommes sont donc singuliers !…

— Et les femmes… ma tante !…

— En tant qu’hommes… je voulais désigner l’humanité… parce que ma petite Sylviane m’a bien étonnée aussi….

— Croyez-vous qu’elle pourra m’aimer ?

— Puis-je le deviner ? Elle a dit non… et comme elle ne veut avoir qu’un visage… elle ne doit pas penser oui…

— Ce serait beau… ma tante… de lui faire dire oui… si elle pense non…

— Évidemment… cela peut tenter un homme avide d’imprévu… mais tu sais… il y a l’orgueil… et des êtres se feraient hacher en morceaux plutôt que d’abdiquer…

— Ma tante… je partirai avec vous pour Vichy…

— Comment… tu persistes ?

— Je n’ai rien à faire… Cela m’occupera de contempler cette jolie et cruelle Sylviane…

— Tu es audacieux. Tu devrais te cacher… cette enfant a droit à un peu de calme.

— Je l’aime…

— Quel air décidé…

— Je ne l’aurais pas tant aimée… si elle m’avait pardonné tout de suite… Mais son air fier m’a