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Page:Fiel - Trop belle, 1926.djvu/36

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Après que les deux amis se retrouvèrent seuls, ils dirent, presque ensemble :

— Eh ! bien ?

— Elle est charmante… prononça Francis.

— Elle est adorable… renchérit Louis.

— Ça n’est pas pour moi.

— Ah ! je n’y prétends pas non plus.

— Vois-tu, convint Louis, il vaut mieux que j’épouse ta sœur, une jeune fille élevée en province, qui n’aimera pas le monde, que personne ne connaîtra, et qui trouvera ma maison, un palais.

— Je préférerais aussi une de tes cousines, moins belle sans doute, mais qui ne recherchera pas les hommages, et qui m’acceptera tel que je suis.

— Restons obscurs.

— Pour être heureux.

Sur cette résolution, les deux amis se livrèrent à des plans compliqués pour paraître éviter Mademoiselle Foubry, alors qu’ils tentaient de se rapprocher d’elle.

De son côté, Madame Foubry exultait. Sa nature sentimentale imaginait déjà tout un roman.

Ce jeune homme, fils de son amie de couvent, était conduit par la Providence. Elle ne doutait pas une minute (en quoi elle avait raison), qu’il ne s’éprit de sa Sylviane, et que cela formerait un couple parfait.

Elle jugeait que Louis Dormont possédait une existence large et cette situation de gentleman-farmer l’enchantait. Elle se disait que sa fille aurait pu trouver mieux, mais ce Louis paraissait un si bon garçon.

— Sylviane, ma chérie, que je suis contente d’avoir retrouvé un peu de mon amie. J’espère que nous allons renouer connaissance. Louis m’a assurée qu’il allait écrire à sa mère sans tarder. Nous nous étions perdues de vue, Berthe et moi, je ne sais pourquoi, mais ce sera charmant de nous revoir.

— Tu parais toute rajeunie.