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sa femme, qui mourut bientôt après de la petite vérole.

Tout le monde avoit d’abord applaudi au jugement rendu par l’écuyer ; mais Partridge n’en eut pas plus tôt ressenti les effets rigoureux, que ses voisins commencèrent à s’attendrir et à plaindre son infortune. Ils taxèrent de cruauté ce qu’ils avoient appelé justice ; ils se récrièrent contre la froide et dure insensibilité du juge, et firent un pompeux éloge de l’indulgence et de la pitié.

Les cris redoublèrent encore à la mort de mistress Partridge. On ne rougit pas de l’imputer à la barbarie de M. Allworthy, quoiqu’elle eût été causée, non par la misère, mais par la maladie dont on vient de parler.

Partridge ayant perdu sa femme, son école, sa pension, et ne recevant plus rien de son bienfaiteur caché, résolut de quitter un pays où il couroit risque de mourir de faim, au milieu de la commisération publique.