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CHAPITRE IV.



OÙ L’ON VERRA UN DES PLUS COMIQUES BARBIERS DONT L’HISTOIRE FASSE MENTION, SANS EN EXCEPTER LE BARBIER DE BAGDAD, NI CELUI DE DON QUICHOTTE.

L’horloge venoit de sonner cinq heures, lorsque Jones, après en avoir dormi sept d’un profond sommeil, s’éveilla si plein de force et de santé, qu’il résolut de se lever et de s’habiller. Il ouvrit son porte-manteau, d’où il tira du linge blanc et un habillement complet ; mais d’abord, il passa une robe de chambre et descendit à la cuisine, pour apaiser certain murmure que la faim excitoit dans son estomac. Il aborda poliment l’hôtesse et lui demanda ce qu’elle pouvoit lui donner pour dîner.

— Pour dîner ? répéta-t-elle, c’est bien le moment de penser à dîner ! il n’y a rien de prêt dans la maison, et le feu est presque éteint.

— Encore faut-il que j’aie quelque chose à manger, n’importe quoi ; car à vous parler vrai, je n’eus jamais si grand’faim de ma vie.