qu’il trouva occupée à lire et à commenter la gazette, avec le ministre Supple. Malgré son impétuosité naturelle, il lui fallut attendre, pour s’expliquer, la fin de la lecture et des commentaires. Ce ne fut qu’au bout de près d’un quart d’heure, qu’il put apprendre à sa sœur qu’une affaire très-importante l’amenoit auprès d’elle. « Mon frère, lui répondit mistress Western, vous pouvez vous expliquer à présent ; je suis tout à votre service. Les affaires du Nord vont si bien, que je n’ai jamais été plus contente de ma vie. »
Le ministre s’étant retiré, M. Western raconta à sa sœur ce qui s’étoit passé, et la pria d’en faire part à Sophie. Elle se chargea volontiers de la commission. Peut-être sa prompte complaisance fut-elle en partie l’effet de l’aspect favorable des affaires du Nord. Il est du moins probable, que cette heureuse circonstance épargna à l’écuyer les justes reproches que méritoit la précipitation de sa démarche.