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Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 2.djvu/67

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TOM JONES.

moins, s’il les comprit, il en profita peu. À peine hors d’inquiétude sur l’état de sa fille, il sentit renaître sa première fureur contre Jones, et il se seroit jeté à l’instant sur lui, si le ministre Supple, homme des plus robustes, qui se trouvoit là par bonheur, n’eût usé de toutes ses forces, pour l’en empêcher.

Quand miss Western fut sortie de la chambre, Jones s’avança d’un air suppliant vers l’écuyer, que le ministre retenoit toujours, et le pria de se calmer, lui disant, que tant qu’il seroit dans cet accès de colère, il ne pourroit lui donner aucune satisfaction.

« Oui, oui, j’aurai satisfaction de toi, petit misérable ! s’écria M. Western ; ôte ton habit, et tu vas être rossé, comme tu ne l’as jamais été de ta vie. » L’écuyer vomit ensuite contre le pauvre jeune homme un torrent d’injures, de ces injures grossières que se prodiguent les gentilshommes campagnards, lorsqu’ils sont d’avis différent sur une question. Souvent il le pressa (comment répéter son expression), il le pressa de lui baiser une partie du corps que nous n’osons nommer, et que nomment pourtant, sans scrupule, nos gentillâtres anglois, dans les disputes qui s’élèvent entre eux aux courses de chevaux, aux combats de coqs, et autres réunions publiques. Ce qu’il y a de remarquable, c’est que de