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lombarde. Cette hypothèse est écartée — sans force, disons-le — par le chanoine Dehaisnes. Que Coene et Cavaël soient un même peintre ou deux personnalités différentes, le rôle des maîtres flamands dans les destinées de la peinture septentrionale n’en reste pas moins capital et la puissance éducatrice de l’Italie dans l’art de peindre n’en demeure pas moins évidente.



Jacques Coene. — Le jardin du vieux de la Montagne
Ms. français No 2810 de la Bibl. Nationale. Paris, fo 10.


Et ces deux faits resteraient tout aussi irréfutables, alors même qu’il serait possible d’admettre les hypothèses ingénieuses de M. Bouchot faisant de Jacques Coene le père de Hubert et Jean Van Eyck et l’auteur des célèbres miniatures de Chantilly attribuées aux frères de Limbourg. Grandissant en gloire, Jacques Coene n’en serait pas moins un flamand très authentique, au courant des progrès de la peinture italienne, — les réminiscences trécentistes ne manquant point dans les célèbres Heures de Chantilly. Au surplus nous ne pouvons adopter l’opinion de M. Bouchot tout au moins en ce qui concerne les liens du sang qui rattacheraient Jacques Coene aux frères Van Eyck[1].

Le peu que nous savons et connaissons de ce miniaturiste brugeois

  1. Cf. Bouchot : Les Très Riches Heures de Chantilly, J. Cône et les Van Eyck. Bulletin de l’Art. Dec. 1904. M. Bouchot voit dans le mot Coene (Cône, Coing) la traduction de De Eyck. Coene n’est pas une traduction ; c’est le mot flamand hardi, valeureux ; et de Eyck (le chêne) n’a jamais signifié le coin. Cf articles de MM. Bouchot et Weale. Bulletin de l’Art. 28 janvier, 4 et 18 février, 15 avril 1905, et Burlington Magazine avril 1905.