Page:Fierens-Gevaert, La renaissance septentrionale - 1905.djvu/133

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de l’Agneau se sont bien gardés de laisser l’encolure de leurs chevaux absolument nue ainsi que cela se voit dans le cheval du soi-disant Guillaume IV ; ils ont fait retomber habilement les crinières du côté des spectateurs ; en outre ce même coursier des Heures de Turin marche à l’amble, les deux pattes gauches levées en même temps ; ce qui est une faute grave. Ainsi placé il doit fatalement tomber. On peut peindre un beau cheval dit Aristote, en pèchant contre l’équitation. C’est une erreur toutefois où les Van Eyck n’ont point versé.

Aussi notre opinion intime est-elle que les Heures de Turin ne sont pas l’œuvre des deux frères mais d’un maître de leur atelier. Nous prouverait-on qu’elles furent exécutées par Hubert, que notre sentiment sur la valeur respective des deux illustres peintres s’en trouverait fortifiée. Nous avons toujours pensé que la tradition n’avait point eu tort en somme, d’absorber dans la gloire du frère cadet, la gloire un peu mythique du frère aîné.