Titien, sur la demande du roi, envoya « une sorte d’azur que l’on tient pour naturel, qui se trouve dans les montagnes de la Hongrie et qu’il était moins difficile d’obtenir avant que le Turc ne se fut emparé de ces contrées.
Saint Jean-Baptiste
Retable de l’Agneau
(Église de Saint-Bavon, Gand)
La faible quantité que l’on employa au manteau de la Vierge coûta trente-deux ducats[1] ». Coxcie introduisit quelques modifications dans sa copie. À l’extérieur il ne reproduisit ni les portraits des donateurs, ni la figure en grisaille de saint Jean–Baptiste ; il les remplaça par trois Évangélistes en conservant saint Jean l’Apôtre ; à l’extérieur il changea légèrement l’attitude de l’ange qui joue l’orgue.
Transportée à Valladolid, puis dans la chapelle du palais de Madrid, la copie repassa les Pyrénées durant les guerres de Napoléon. En 1817 elle était à Bruxelles et son sort fut pareil à celui de l’original ; elle fut misérablement dispersée.
L’œuvre de Coxcie est fort remarquable, et nous sommes de l’avis de Lucas de Heere. Le Raphaël flamand « a sauvegardé son honneur. » Mais la comparaison avec les Van Eyck est écrasante. La facture du grand copiste reste superficielle, son modelé est lâche. Il force ses tons, donne au rouge un maximum de vivacité et pourtant sa couleur garde un aspect anémique ; son paysage manque d’air ; ses détails d’orfèvrerie sont médiocres. Rien ne proclame mieux la grandeur des frères Van Eyck que l’infériorité de cette belle copie[2].