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certains personnages des mosaïques de San Vitale ; puis les peintures de la cathédrale de Tournai. Ces dernières représentent la Jérusalem Céleste et la légende de sainte Marguerite. Sur un fond bleuâtre qui est resté d’un grand charme, la légende groupe des figures aux teintes plates et peu variées.





Masques décoratifs en bois, xive siècle
(Musée d’Ypres)

On voit d’abord le gouverneur Olybrius à cheval faisant signe à deux hommes d’armes d’enlever Marguerite qui garde un troupeau, puis la jeune fille traînée devant le tyran, ensuite les tourments endurés par la sainte dans sa prison, Marguerite dévorée par un dragon, tentée par le diable, mourant par le glaive et finalement emportée au ciel… La composition est claire, l’ordonnance déjà remarquable dans sa noblesse simple. L’importance de cette œuvre égale presque en peinture celle des fonts de Saint-Barthélemy en sculpture ; nous y trouvons les mêmes tendances au grand style ; l’intérêt se concentre dans les personnages ; les accessoires sont exclus. Le chanoine Dehaisnes tout en y voyant quelque chose qui