Aller au contenu

Page:Fierens-Gevaert, La renaissance septentrionale - 1905.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE III


Le rôle des Flamands dans la première Renaissance des Valois


Jean de Huy, Jean de Liège, Jean de Bruges, André Beauneveu



Melchior Broederlam
La Fuite en Égypte
Retable de la Chartreuse de Champmol (détail)
(Musée de Dijon)

« Il y a une vérité qui doit ressortir de nos études et de nos examens, » écrit Courajod dans ses Origines de la Renaissance, « c’est que l’art du xive siècle dans le Nord de la France a été essentiellement flamand ».[1] L’illustre professeur soutint cette vérité de toutes ses forces, et pendant trois ans la promena comme un clair flambeau sur le xive siècle qu’il tenait pour le siècle précurseur. Cette grande époque s’en trouva inondée de lumière. On est bien aise aujourd’hui de la connaître ; toutefois on oublie d’où vient sa clarté. Certes on rend hommage à Courajod, mais on conteste l’exactitude de sa découverte. Pour ses plus brillants élèves, le xive siècle perd sa couleur flamande. Les faits cependant n’ont point cessé de parler éloquemment pour le maître, et nous allons voir avec quel éclat les artistes flamands — ou mieux les Belges — s’imposaient dans les milieux artistiques et princiers de France.

  1. Leçons. T. II, p. 134.