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Page:Fierens-Gevaert, La renaissance septentrionale - 1905.djvu/81

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D’où vient-il ce grand Claes Sluter dont les chefs d’œuvre mutilés réveillent la splendeur passée de la Chartreuse de Champmol ?[1] On dit qu’il est le fondateur de l’école flamande. N’appartient-il pas plutôt à l’école hollandaise qui pourrait voir en lui et en Rembrandt ses deux maîtres suprêmes ? Son origine, à vrai dire, est obscure.

André Beauneveu
Figure d’Apôtre. En tête du Psautier du duc de Berry
(Ms français n°13091 de la Bibliothèque Nationale, f°20)
Les documents le font venir des « Orlandes » ; mais est-ce de la Hollande proprement dite ou de la Gueldre ? On ne sait.[2] L’épitaphe de son neveu et protégé Claes van de Werve fait naître ce dernier à Hatheim, aujourd’hui Hathem, petite localité gueldroise, proche du Zuiderzee et située sur un affluent de la rive gauche de l’Yssel, à deux lieues environ au sud de Zwolle. On a supposé que Sluter était né dans la même région. La Gueldre d’ailleurs avait pris rang parmi les provinces artistiques du Nord ; quelques peintres gueldrois au XIVe siècle font déjà figure à Bruges et Jean Malouel, selon toute probalité, est né lui aussi sur les bords de l’Yssel.

Le nom du grand sculpteur hollandais s’orthographie de huit maniè-

  1. Cf. Cyprien Monget, la Chartreuse de Dijon, etc. op. cit. ; Dehaisnes, Histoire de l’Art, ch. XII ; Courajod, Leçons, V. II ; Michiels, l’Art flamand dans l’Est et le midi de la France ; Prost, Une nouvelle source de documents sur les artistes dijonnais du XVe siècle. Gazette des Beaux-Arts, 3me période 1890; Kleinclausz, l’Art funéraire de la Bourgogne au moyen âge. Gazette des Beaux-Arts 1902. T. I ; du même, Un atelier de sculpture en Bourgogne à la fin du moyen âge. L’Atelier de C. Sluter. Gazette des Beaux-Arts. 1903. T. I ; du même, le Puits des Prophètes de C. Sluter. Revue de l’Art ancien et moderne. Avril 1905.
  2. « Pour moi je crois que Sluter est Hollandais. D’abord on le dit de Hollande ; puis l’épi-