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Page:Fierens-Gevaert - La Peinture en Belgique, volume 2.djvu/125

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LES PRIMITIFS FLAMANDS 2^3

entourée elle aussi de médaillons, et du même style que les fines madones de la galerie Colonna. Le sujet de l'un des médaillons : la Déposition, reparaît, très agrandi, dans un tableau de la collection Ralph Brocklebank.

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C'est en i52o qu'Albert Durer fit un premier séjour à Bruxelles — du 17 août au z septembre — et Bernard van Orley organisa, en son honneur, un banquet auquel assistaient notamment le grand maître de la maison de l'Empereur Jean Metteney, le trésorier de Marguerite cité plus haut, Jean de Marnix, et l'un des échevins de la ville, Jean Buysleden. « Le repas fut si magnifique, dit Albert Durer dans son Journal de voyage que je doute que maître Bernard en ait été quitte pour dix florins. A ce repas assistèrent plusieurs personnages que Bernard avait invités pour me tenir compa- gnie, entre autres le trésorier de Madame Marguerite, dont j'ai fait le portrait, le grand maître du palais et le trésorier de la ville...» En juillet i52i, second séjour à Bruxelles de Diirer qui, celte fois, exécute le portrait de son confrère flamand. M. Ephrussi croit avoir retrouvé ce portrait au musée de Dresde. Bernard van Orley y apparaît très sympathique avec sa chevelure abondante surmontée d'une barette, son visage franc, son regard vif et clair, ses lèvres charnues, sa figure de bon garçon qui ne comptait que des amis...

L'artiste touche alors à la maturité. En i52i et en 1S22 il signe des œuvres capi- tales où son italianisme s'avère avec une volonté presque soudaine. Nous n'avons aucune raison de douter des affirmations du rapport cité plus haut ; constatons pourtant que jusqu'à l'année t520 environ, van Orley n'est qu'un faible adepte de l'idéalisme méri- dional. La Sainte Famille au Louvre, signé : Bern. Orleyn Pingebat Anno Verbi /J21, s'applique cette fois sérieusement à l'imitation du style raphaëlesque. L'œuvre porte les traits de la Haute Renaissance : unité dans le groupement des figures, gestes amples et arrondis, beauté idéale des anges. L'art flamand parle ici un langage nouveau que Metsys et Gossart balbutiaient timidement. Mêmes caractères dans une Madone que M. Fried- lânder signale en Espagne (coll. privée) et qui porte l'inscription : Ber. Orley Faciebat, An. iSzz, et forte empreinte italienne aussi, — plus lombarde, — dans la Madone et l'Enfant du musée de Bruxelles, avec un ange tenant une corbeille et qui d'un mouvement vif se dirige vers la Vierge et dans l'excellent tableau de la collection Dansette, (1) réplique du

(1) Cc> deux tableaux sont altribuia par M. A. J. Wautcra i Colin de Coter (voir k caulogne da Muate de Bi miH m).