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LES PKiniTIPS FLAMANDS 141

aux XV* et XVI' siècles un Pierre el deux Jean, peintres; un Georges el un Nicolas, verriers; deux Gaspar, un Lucas, un Barlhélémy, peintres; un André, architecte; puis enfin deux Corneille, peintres (i).

Ces deux derniers père et fils, sans doute, nous intéressent particulièrement, car le second Corneille van Coninxloo est très vraisemblablement le peintre de la merveille palermitaine. Pourtant la plupart des inscriptions qui concernent les deux artistes sont relatives à des travaux de décoration exécutés au palais de Bruxelles, à l'hôtel de ville, à l'église Sainte-Gudulc, à l'abbaye de Forcst, à l'hôpital saint Pierre. A l'heure où la Renaissance italianisante allait modifier si profondément les manières de penser et transformer la vie sociale, les maîtres flamands restaient fidèles à la très naturelle coutume qui faisait d'eux des ouvriers de beauté universelle. La tradition qui nous offre, à la fin du XIV' siècle, l'exemple d'un Melchior Broederlam peignant des retables, dessinant des modèles de chaises, de carreaux émaillés, de bijoux, de vêtements de gala, qui montre ensuite un Jean van Eyck polychromant des statues, puis un Hugo van der Goes peignant des décorations de rues, des blasons el des cartons de vitraux, cette tradition, loin de mourir, se ranime au contraire à l'aube de la Renaissance...

Le premier des deux van Coninxloo exécuta des travaux de dorure à la flèche de l'hôtel de ville, des armoiries pour les funérailles de Philippe le Beau à Sainte-Gudule et peignit pour l'abbaye des bénédictins de Forcst les volets d'un retable représentant des scènes de VHistoire de sainte Anne. Du moins croit-on que ces ouvrages, men- tionnés comme étant payés à « Corneille Schernier alias van Coninxloo », sont attribuables à Corneille le Vieux.

Quant au peintre de la Parenté de la Vierge, en qui nous nous plaisons à voir aussi l'auteur exquis du triptyque Malvagna, la première mention qui le concerne remonterait à iSjlç-iSSo. A cette date il décore un tabernacle sculpté par Pasquier Borreman pour l'hôpital Saint-Pierre. Avec un grand nombre d'artistes bruxellois. Corneille le jeune œuvre ensuite de son métier de doreur, polychromeur, étoffeur de statues, peintre héraldiste, à la chapelle du Saint-Sacrement des Miracles à Sainte-Gudule. C'est lui qui décore la voûte, les murailles et dore les sept élégants tabernacles sculptés par Henri van Pède. Il peint le nouvel orgue de Sainte-Gudule en 1537 et, pour la même église, fournit des cartons de sculptures architecturales l'année où le grand Bernard van Orley place dans la chapelle du Saint-Sacrement le vitrail représentant François I"' et la reine Eléonore, sœur de Charles-Quint. 'Puis les mentions

(1) A.-J. Wauthm. CarnettU oan Kontnxloo el le triptyqut de t'abbi de Tatgtl» au mu$é* dt Bruxtlltt. Extrait de la de Belgique, 1909. Notre confrère, pour lei renaeignemenli qu'il (ournil aur Ica Coninxloo. a'eal appuya aur dca extrait* comptée retrouvée dans les notes manuscrites de (eu Alexandre Pinchart,