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242 LES PRIMITIFS FLAMANDS

se succèdent, toujours dans les comptes de Sainte-Gudule : polychromie des statues des saintes Reynilde et Pharaïldc (1541); modèle d'une épitaphe pour le seigneur de Me- rode (1541-42); étoffages des statues de saint Thomas (1543), de saint Jean l'Evangé- liste (1548), de saint Pierre (1549); travaux de restauration à un tableau de la chapelle (1557); dessin d'un nouveau maître-autel d'après les plans envoyés d'Anvers par l'architecte Corneille de Vriendt (tSSç). Après cette date le nom de Corneille van Coninxloo schilder disparaît des comptes. La naissance de ' Corneille le Jeune doit remonter aux dernières années du xv' siècle ; ce producteur multiple, artiste représentatif de la première phase de notre Renaissance italianisante, et Brabançon de marque, vécut, semble-t-il, soixante à soixante-dix ans.

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M. Jacobsen attribue à Corneille le Jeune un autre petit tableau du musée de Bruxelles : Marie avec l'enfant entre deux jeunes femmes. On y voit un grand trône, d'une décoration surabondante, très semblable au tabernacle de la Parenté de la Vierge. Le coup de pinceau est pareil ; le coloris frais et tendre se rapproche de celui de « Cornilis » et l'on retrouve dans cette Marie avec l'enfant les anges fendant l'air de la Parenté. Dans ce dernier tableau Joachim étale un pan de sa manche pourpre à gauche sur son siège de marbre; Marie étend son manteau rouge à droite. Dans l'abus des ornements, les attitudes affectées, l'importance même qui est attaché à l'exécution technique on est bien forcé de constater un tantinet de cette lourdeur et de ce « goût douteux » qui trop souvent apparaissent dans nos productions brabançonnes du com- mencement du XVI' siècle et auxquels le triptyque Malvagna lui-même n'échappe pas.

M. A.-J. Wauters de son côté inscrit également au catalogue de van Coninxloo le jeune une Vocation de saint Mathieu (château de Windsor), une Annonciation (Musée de Stuttgart), une Madone du château de Gnadental et enfin un grand triptyque de la Légende de Marie-Madeleine du Musée de Bruxelles (l).

La partie centrale de ce triptyque représente Jésus chez Simon le Pharisien (Fig. CLXXXVl). La scène se passe dans une vaste salle décorée d'une architecture en pierre blanche très fouillée, très rapprochée des inventions de Corneille de Vriendt et

(1) A joindre à cette liste comme se rapprochant de la ParenU de la Vierge et de la Madone Ricfcler, une Annonciaiion de l'église de la Madeleine à Aix en Provence (cf. de Mely art. cité) et aussi, à notre avis, la curieuse Madone dans l'église du Musée de Crémone,