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XXXVlll

Jan Mandyn.

Le musée de Bruxelles possède depuis l'année 1909 un tableau néerlandais du milieu du XVI' siècle, représentant le Jugement dernier (Fig. CCIII). C'est un bon spécimen de cette école, très nombreuse, qui perpétuait l'art et les sujets de Jérôme Bosch et comptait, de toute évidence, quelques faussaires de marque (t). Nous sommes ici en présence non d'un pastiche, mais d'une interprétation libre et l'auteur n'a point cherché à imiter la technique du peintre de Bois-le-Duc pour donner le change aux amateurs. Sa facture n'est pas très soignée, mais son coloris est brillant, varié et très libre. Ce Jugement est une page intermédiaire entre le Chariot de Foin de Jérôme Bosch et la Chute des Anges rebelles de Bruegel l'Ancien.

La critique n'a pas encore tenté de cataloguer ce tableau sous le nom de tel ou tel peintre boschien. Nous n'avons aucune attribution à proposer ; nous voulons simple- ment, à propos de ce tableau, rappeler le nom et la célébrité d'un peintre né à Harlem vers i5oo et mort à Anvers vers i56», Jan Mandyn, dont il a été dit : « Circa ea tcmpore celebris pictor Joh. Mandin fuit, qui ad imitationem Hieron. Bosch pro more habebat, Lamias, Striges volatiles, Lémures nocturnas, et Daemonum mons- trosas faciès pingere ingenioso pencillo et plane poetico : Is Antwerpiae, lanto in honore fuit propter artem, ut pub. salario a Civitate donatus fuerit, magno nominis sui

(1) Voir notre chapitre XXIV.