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Page:Fierens-Gevaert - La Peinture en Belgique, volume 2.djvu/264

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302 LES PRIMITIFS FLAMANDS

Liège, chef-d'œuvre des débuis de notre renaissance italianisante et véritable pendant wallon du Greffe de Bruges. Mais l'attribution résisterait-elle à un sérieux examen? Lambert Lombard trépassa en t566 ; on croyait jadis qu'il était mort pauvre, à l'hôpital Cornillon. Mais il avait pu acquérir une certaine aisance puisqu'il avait ras- semblé une belle collection de dessins, de médailles et de pierres gravées et qu'il s'était payé en outre le luxe de soutenir de ses deniers, au début de leur carrière, les artistes formés à son école, - trait auquel on reconnaît le grand chef d'atelier que fut Lam- bert Lombard. Il est vrai que ces générosités auraient pu le conduire à l'hôpital... Mais il paraît établi que l'artiste fut enterré à Sainte- Véronique (i). Les autorités liégeoises avaient honoré le maître de diverses charges rémunératrices et notamment de celle de « greffier à la cour d'Avroy », sinécure qui passa après sa mort à son gendre, le sculpteur ToUet. Une nombreuse famille entourait le peintre. Lambert Lombard fut marié trois fois et eut cinq filles ; on ne lui connaît pas d'héritier mâle. Sa seconde femme était la sœur du peintre Suavius : sa troisième femme Anna Waulicr de Chavu- hcid lui survécut. Une de ses filles épousa, en i56o, le peintre Louis de Hasque, une autre, Philipette, prit pour mari le sculpteur Tollet en i565, et sa quatrième fille eut pour premier mari le peintre Pierre Balen. Les anciens chroniqueurs confondent sou- vent Lambert Lombard avec son beau-frère Suavius (Ledoux et en flamand Susterman, Zutman ou Zoetman) originaire de Maestricht et qui portail également le prénom de Lambert.

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Que reste-t-il de l'œuvre picturale de Lambert Lombard ? Nul ne peut le dire avec quelque précision. Un destin impitoyable a dispersé et détruit les peintures de l'artiste liégeois et les œuvres que nous énumérions plus haut ont toutes disparu. Amoureux de techniques diverses. Lombard commit peut-être l'imprudence d'essayer des procédés qui ne résistèrent pas à l'action du temps- Ses peintures de Saint-Paul étaient ruinées dès le XVII' siècle. Un grand nombre de ses tableaux avaient été acquis par le princc- évêque Maximilien Henri de Cologne ; ils furent tous détruits pendant le sac de Bonn en 1703. D'autre part la Révolution française, accomplissant pour l'art liégeois des XVP, XVIP et XVIIP siècles l'œuvre destructrice que Charles le Téméraire avait assumée pour la période gothique, anéantit vraisemblablement ce qui restait de l'œuvre du maître à Liège. On attribue néanmoins un certain nombre de tableaux à Lambert

(1) Par M. JoKissENTfB, Conférence à l'Institut archéologique lié£:eoi8, mars 1909.