Page:Figuier, Louis - L’année scientifique et industrielle, 1862.djvu/15

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était donc déjà fort avancé sur le disque du soleil quand ce dernier astre se leva; toutefois, on aurait pu le suivre encore pendant plus de deux heures dans son passage sur le disque solaire. Mercure est un astre trop petit pour que, par son passage au devant du soleil, il produise le phénomène de l’éclipse solaire proprement dite. Tout consiste donc dans ce cas, en une tache d’un noir très-intense, et de forme parfaitement ronde, que l’on voit se mouvoir devant le disque du soleil. Le 12 novembre la corde représentant ce passage était située à 11’ du centre de cet astre, c’est-à-dire aux trois quarts environ du rayon solaire à partir du centre[1]. Le 12 novembre, de sept à neuf heures, le soleil se trouve près de l’horizon; à ce moment du jour, les vapeurs sont fréquentes dans l’atmosphère, tant sous la latitude de Paris que dans les autres climats. Or, les vapeurs atmosphériques, même en faible quantité, nuisent beaucoup aux observations du passage de Mercure. Il était donc fort à craindre que ce phénomène échappât aux observateurs du nord de l’Europe, et cette crainte ne s’est que trop complètement réalisée : dans la matinée du 12 novembre, un voile de nuages couvrait le ciel dans presque toute l’étendue de la France et dans une grande partie de l’Europe. A Toulouse et à Marseille, M. Petit et M. Simon, directeurs des observatoires de ces villes, ont aperçu à travers quelques rares éclairs l’éclipse planétaire ; mais cette apparition a été pour ainsi dire instantanée et n’a permis de tirer aucune induction précise. Rome a été mieux favorisée. Le P. Secchi, à l’observatoire du Collége romain, et M. Callandrelli au Capitole,

  1. Voir sur la carte p !acée au frontispice de ce yol’jme, le tracé géométrique de la route parcourue par Mercure sur le disque du soleil.