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le tirait de la mère asphyxiée. Donc l’asphyxie du fœtus avait commencé avec celle de la mère. Les deux minutes d’asphyxie de la mère et les dix-huit minutes de survie du fœtus, donnent vingt minutes, somme de pouvoir total qu’a le fœtus de résister à l’asphyxie.

M. Flourens a répété ces expériences de Legallois, et il en a constaté toute l’exactitude. Il est donc établi que le fœtus respire par l’intermédiaire de la mère ; l’air qui se trouve dissous dans le sang maternel suffit pour entretenir la respiration du jeune produit.

La question du mode de nutrition du fœtus est plus délicate. Les opinions sont si peu fixées à cet égard, qu’il Y a quelques années, on poussait l’ignorance ou plutôt l’absurdité, dit M. Flourens, jusqu’à croire que le fœtus se nourrit des eaux de l’amnios, c’est-à-dire jusqu’à supposer que le fœtus se nourrissait d’une sécrétion du fœtus. L’expérience importante faite par M. Flourens, dissipe toute obscurité sur ce point : les matériaux de nutrition du fœtus lui sont apportés par le sang de la mère, puisqu’un principe colorant, par exemple le principe colorant de la garance, dont on charge artificiellement le sang de la mère, pénètre jusqu’au fœtus et rougit ses os.


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Expériences de M. Alphonse Edwards sur la nutrition des os.


Un physiologiste un peu oublié aujourd’hui, Chossat, en administrant à des animaux des substances dépourvues de substances minérales, constata qu’en l’absence de cet élément de nutrition, les os de ces animaux deviennent minces et fragiles, par suite de la privation du phosphate de chaux qui, dans l’état normal, donne de la solidité à ces organes. Chossat reconnut même que la privation complète du phosphate de chaux dans le régime alimentaire d’un