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animal, entraînait la mort de cet animal ; mais ce physiologiste ne s’était pas occupé de rechercher si les os deviennent minces et fragiles par la seule diminution des quantités relatives de phosphate de chaux, ou si le tissu osseux disparaît de toutes pièces, tout à la fois par sa matière cartilagineuse et sa matière minérale. C’est ce qu’a voulu décider M. Alphonse Edwards, fils du naturaliste de ce nom.

M. Alphonse Edwards a soumis des pigeons a une alimentation composée de graines décortiquées, qui ne contiennent, comme on le sait, que de faibles traces de phosphate et de carbonate de chaux. Ainsi alimenté, l’animal ne recevait dans son organisme qu’une quantité de chaux insuffisante pour l’entretien du tissu osseux.

Après trois mois et demi de ce régime, les pigeons ayant été tués, on a trouvé leurs os d’un volume beaucoup moindre que d’ordinaire ; ils pesaient un tiers de moins que leur poids normal. L’analyse chimique a démontré, toutefois, que dans ces os la matière organique ne prédominait point, comme on aurait pu le penser, sur la matière minérale la proportion de cartilage et de sels calcaires était la même, en effet, que dans l’état normal. Le volume seul de l’os avait donc diminué, et le tissu osseux avait été résorbé de toutes pièces.


« Ces observations, dit l’auteur, viennent confirmer l’opinion qui fait regarder le tissu osseux comme le résultat d’une combinaison chimique entre la matière organique et le phosphate de chaux. En effet, lorsque ce tissu se forme chez le fœtus, il présente la même composition que dans l’os de l’adulte, et quand il se détruit, il disparaît de toutes pièces. »