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ASTRONOMIE.

lustre astronome ne doivent pas manquer d’être citées à cette occasion.

Arago a calculé les chances qui peuvent exister pour le choc d’une comète contre la Terre en considérant à part le choc par le noyau de la comète et celui qui pourrait résulter de la masse fluide qui l’entoure ou la termine et qui porte le nom de queue.

« Pour le choc par le noyau de la comète, dit Arago, le seul qui puisse bouleverser la Terre, nous avons trouvé une chance fâcheuse sur 281 millions de chances favorables. Pour le choc par les nébulosités, les chances défavorables seraient de 10 ou 20 sur 281 millions. Admettons un moment que les comètes qui viendraient heurter la Terre par le noyau anéantiraient l’espèce humaine tout entière ; alors le danger de mort qui résulterait pour chaque individu de l’apparition d’une comète inconnue serait exactement égal à la chance qu’il courrait s’il n’y avait dans une urne, qu’une seule boule blanche sur un nombre total de 281 millions de boules, et que sa condamnation à mort fût la conséquence inévitable de la sortie de cette boule blanche au premier tirage.

« Tout homme qui consent à faire usage de sa raison, quelque attaché à la vie qu’il puisse être, se rira d’un si faible danger ; eh bien le jour qu’on annonce une comète avant qu’elle ait été observée, avant qu’on ait pu déterminer sa marche elle est pour chaque habitant de notre globe la boule blanche de l’urne dont je viens de parler[1]. »

Bien que les comètes occupent dans les cieux un espace immense et qui surpasse des millions de lieues, cependant, par suite de l’absence de toute atmosphère dans ces régions (ce qui a pour effet de permettre aux fluides qui les constituent de se raréfier d’une manière infinie), la masse de ces corps est en réalité réduite aux proportions les plus faibles. C’est ce qu’un grand nombre d’astronomes ont depuis longtemps établi.

  1. . Astronomie populaire, t. II, p. 446, 447.