petits, de la publicité, se répandit dans l’Europe entière, comme si le télégraphe électrique lui eût servi de rapide et d’universel messager. Elle devint l’objet de toutes les conversations ; on en parlait dans les salons du grand monde comme sur la place publique dans le cabinet de l’homme d’État comme dans l’atelier de l’ouvrier ; on en parlait en prose et en vers en chansons et en complaintes,
On en parlait tant, et en des lieux si divers, que nous ne pouvons nous dispenser d’en parler, à notre tour, dans cette revue des faits scientifiques de l’année 1857.
Qu’y avait-il, nous ne dirons pas seulement de vrai ni même de vraisemblable, mais de sensé, dans l’annonce qui, pendant six mois, a rempli toutes les têtes et agité toutes les langues, relativement à la comète prédite pour le 13 juin ? Rien, absolument rien.
Et d’abord, quel est le nom de l’astronome allemand qui avait prévenu le monde de sa fin prématurée ? L’astronome ou le prophète de malheur dont il s’agit, c’était Matthieu Lænsberg. Mais Matthieu Lænsberg n’était ni allemand ni astronome, il était belge et chanoine de Liége ; son seul titre de gloire est d’avoir composé le premier almanach liégeois.
Maintenant, quelle était la comète annoncée ? S’agissait-il d’une comète nouvelle ? ou bien était-ce une comète déjà observée ?
Une comète encore inconnue ne saurait être prédite ; pour annoncer l’apparition d’un tel corps, il faut être prophète ou fou. Il est permis à certaines personnes de croire que l’astronome allemand était prophète ; seulement, au point de vue de la raison c’était la pire de toutes les crédulités, c’était une faiblesse d’esprit dont on aurait dû rougir. Aussi la comète prédite n’était-elle pas