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ASTRONOMIE.

sa direction vers ce point, et elle tournait ensuite vers l’Est non loin du Bélier. Elle avait, ainsi que nous avons pu le constater, une marche très rapide de l’Épi de la Vierge à Arcturus et de Céphée à Andromède. Enfin, elle arriva à l’endroit de son orbite le plus rapproché du Soleil, lorsque cet astre était encore avec Saturne, Mars et Vénus dans le Bélier. Mais à peine eut-elle passé près du Soleil, que nous cessâmes de l’apercevoir ; elle n’avait été visible pour nous que trente-six jours. Cette comète, ainsi que nous l’avons appris, a été vue dans toute l’Europe et dans l’Asie Mineure. Pour sa position et pour sa marche, elle était presque identiquement semblable à celle qui parut avant la mort de Charles, duc de Bourgogne, et de Mahomet, empereur des Turcs (la comète de 1456), et qui a été décrite par Regiomontanus. »


Si l’on s’en rapporte aux astronomes de la Chine, la comète de 1556 aurait été visible plus longtemps dans ce pays qu’en Europe. Les astronomes chinois assurent que cette comète, qui fut observée par eux pour la première fois le 1er mars, dans la constellation de la Vierge, un peu au-dessus de l’équateur, et qui se montra à son périhélie le 22 avril, resta visible jusqu’au 10 mai. Cet astre se tenait dit-on à une distance d’environ 700 000 lieues de l’orbite terrestre.

Paul Fabricius, astronome de Charles-Quint à la cour de Vienne, nous a laissé une carte grossière et approximative de la marche de cette comète. Cette carte avait été dressée sur des observations poursuivies du 4 au 10 mars 1556.

La plupart des astronomes modernes sauf quelques rares dissidents s’accordent à considérer la comète de 1556 comme la même qui s’était montrée en 1264 ; c’est en raison de cette identité qu’on lui attribue une période de révolution de 292 ans, ce qui conduit à fixer son retour vers notre époque. C’est le célèbre cométographe Pingré qui en se fondant sur les travaux antérieurs relatifs à la comète de 1556, a réuni les éléments sur lesquels Lalande,