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tres, les Romains tendaient le velum, qui n’était qu’une vaste tente, que l’on arrosait continuellement avec de l’eau.

De nos jours, on a fait usage du même moyen, en Angleterre, pour rafraîchir la salle de la Chambre des Lords. On faisait traverser à l’air, servant à la ventilation ordinaire, des capacités remplies de toiles mouillées, et continuellement arrosées par des jets d’eau nombreux. L’air qui s’introduisait dans l’enceinte de l’assemblée, était ainsi très-chargé de vapeur d’eau.

Évidemment cet air venant du dehors et chargé de vapeur d’eau, était plus frais que celui de l’intérieur de la salle, mais est-il sain de respirer une atmosphère ainsi saturée d’humidité ? Et d’ailleurs obtient-on de ce moyen l’effet désiré ? On n’a pas réfléchi que, le corps humain perdant naturellement sa chaleur par la transpiration cutanée et pulmonaire, cet effet sera affaibli, si l’air est déjà saturé de vapeurs d’eau ; — que les indications thermométriques ne tranchent pas la question ; — et qu’un vent chaud et sec est bien moins pénible qu’un air chaud et humide.

M. Léon Duvoir, chargé, il y a plusieurs années, de rafraîchir la salle des séances de l’Institut, à Paris, tomba dans cette même erreur. Le procédé qu’il essaya, consistait à faire arriver l’air dans la salle, par des tubes en fer, à l’intérieur desquels coulait sans cesse une nappe d’eau. Les académiciens n’eurent pas beaucoup à se louer de cette méthode, à laquelle on renonça bien vite.

M. Péclet proposa alors de perfectionner cette disposition, en faisant passer l’air à refroidir dans un appareil composé d’un grand nombre de petits tubes mouillés, non plus à l’intérieur, comme le faisait M. Léon Duvoir, mais à l’extérieur. Chaque tube aurait été entouré d’une toile toujours humide, et l’évaporation aurait été activée par l’insufflation d’un ventilateur énergique. De cette manière, l’air serait arrivé dans la salle avec la quantité de vapeur d’eau qu’il doit normalement contenir.

Un moyen plus efficace repose sur le refroidissement de l’air produit au contact de vases contenant de la glace, ou des mélanges frigorifiques. La meilleure disposition à adopter pour obtenir ce résultat est représentée par la figure 262.

Fig. 262. — Appareil pour rafraîchir l’air.

Le conduit de l’air, CC, traverse un manchon, AB, formé d’une double enveloppe. La capacité intérieure, D, entourant le conduit d’air, renferme de la glace. La capacité suivante, B, est remplie de tan, ou mieux d’édredon ou de ouate, afin d’éviter la déperdition du froid. Un robinet, R, fait couler dans le vase, M, l’eau provenant de la fusion de la glace.

Le conduit d’air, CC, est rempli de petites ailettes métalliques a, b, qui augmentent les surfaces de contact de l’air avec les parois refroidies par la glace. Ces ailettes métalliques sont portées sur un axe vertical, et placées par rangées successives, mais dans des plans différents ; ce qui multiplie davantage encore les surfaces de contact de l’air avec les parois métalliques refroidies.

Un mélange frigorifique composé de sel