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rable quand les couvertures sont en cuivre, en plomb ou en zinc, posées sur des voliges très-minces, et plus encore quand une partie de la couverture est simplement formée par des vitrages. Il n’est pas rare de voir, dans les ateliers relégués sous les combles, le thermomètre monter à 40 et à 45 degrés, alors que la température extérieure, à l’ombre, ne dépasse point 30 degrés.

Cet échauffement extraordinaire des logements exposés au rayonnement direct du soleil d’été, aurait dû, depuis longtemps, éveiller la sollicitude des autorités spéciales. On prodigue aux architectes les instructions et les règlements, pour assurer la salubrité des habitations, mais on a jusqu’ici oublié de s’occuper de l’aération des étages supérieurs, que les rayons solaires frappent d’aplomb pendant tout l’été. Aussi les gares des chemins de fer, par exemple, malgré les ouvertures permanentes pratiquées vers le faîtage, sont-elles, chaque été, de véritables étuves, dont le séjour n’est pas seulement très-pénible, mais dangereux pour les agents obligés de manœuvrer le matériel.

Dans l’immense gare du chemin de fer de Paris à Lyon, la température dépassa 40 degrés, aux premiers jours du mois de juillet 1865. Dans celle du chemin de fer de l’Est, elle s’est élevée à 46 degrés, et dans celle de Strasbourg, elle a même atteint 48 degrés.

En présence de ces faits, il est urgent de songer à quelque moyen pratique d’aérage et de refroidissement des toitures des édifices ou des maisons particulières. Des mesures de ce genre sont même nécessaires pour les bâtiments déjà soumis à une ventilation régulière, car l’élévation durable de température que l’insolation produit dans l’intérieur des combles, est un obstacle sérieux au bon fonctionnement des ventilateurs. On sait, en effet, que, dans la plupart des cas, il faut établir, dans les parties supérieures des édifices, des chambres de mélange où l’air chaud, fourni par les appareils de chauffage, se mêle avec une certaine quantité d’air froid, pour pénétrer ensuite par les plafonds, dans les locaux qu’il s’agit d’assainir. Mais il est clair que cette disposition, convenable pour les saisons d’hiver, de printemps et d’automne, présente, en été, le grave inconvénient de faire arriver dans les salles à ventiler, un air trop chaud, parce qu’il a traversé les combles. Cette difficulté se fit sentir à l’occasion des projets de ventilation du grand amphithéâtre du Conservatoire des arts et métiers, de la salle de séances de l’Institut, de la salle des réunions de la Société d’encouragement, etc., etc. Elle se reproduirait presque partout où les conditions locales ne permettent pas de faire passer par des caves suffisamment fraîches, vastes et salubres, l’air nouveau que l’on fait affluer dans les salles.

La recherche des moyens à employer pour éviter l’échauffement excessif de l’air dans les combles des édifices, n’est donc pas moins importante pour les ateliers, les salles de réunion, les gares de chemin de fer, etc., que pour les bâtiments publics ou les maisons qui doivent être ventilés d’une manière régulière.

Les solutions de ce problème d’hygiène publique peuvent être de deux sortes : on peut se proposer de rafraîchir l’air à introduire dans les salles, ou bien tenter d’empêcher l’échauffement préalable des locaux par lesquels cet air doit passer, ou dans lesquels il doit être admis. Rien n’empêcherait d’employer concurremment ces deux modes de refroidissement, s’il se trouvait que l’un et l’autre fussent praticables et peu coûteux. Nous allons, d’ailleurs, les examiner successivement l’un et l’autre.

Rafraîchissement de l’air. — Le moyen auquel on a le plus naturellement songé pour le rafraîchissement de l’air destiné à être introduit dans les appartements, c’est l’arrosage. C’est aussi le moyen le plus ancien. Dans leurs cirques et leurs amphithéâ-