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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 1.djvu/102

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nières f, f, ils se rattachent à deux autres leviers plus courts fh, attachés eux-mêmes à une espèce de tube F qui peut glisser librement de haut en bas sur la tringle verticale e.

Ce petit cylindre est lié lui-même à un levier horizontal HH′ qui a son point d’appui en G, et qui porte à son extrémité une bielle ou tige verticale HL, qui fait mouvoir, à l’aide d’une manivelle V, la soupape ou plaque mobile Z, destinée elle-même à régler l’entrée de la vapeur dans le cylindre.

Fig. 50. — Régulateur de Watt à force centrifuge.

Voici maintenant le jeu de ces différentes pièces. Lorsque le balancier marche avec le degré de vitesse convenable, les boules de métal, par l’intermédiaire de la corde dd qui se trouve liée à l’arbre de la machine, tournent autour de la tringle, avec la position représentée dans la figure. Mais si le mouvement vient à s’accélérer, il se transmet à la tringle par la corde de la poulie, et dès lors, les globes, entraînés par la force centrifuge, s’écartent et prennent la position représentée par les circonférences pointées I, I. Cet écartement des boules a pour effet nécessaire l’abaissement des petits leviers fh, ainsi que du cylindre F et de l’extrémité du levier horizontal HH′ qui vient y aboutir ; par suite, l’extrémité H de ce dernier levier s’élève, elle entraîne alors dans son mouvement la tige HL qui, au moyen de la manivelle V, ferme en partie la soupape Z, et diminue ainsi la quantité de vapeur introduite dans le cylindre. Si, au contraire, le mouvement de la machine vient à se ralentir, il se produit dans le jeu des mêmes pièces, des effets inverses des précédents. Les boules, tournant avec moins de rapidité, se rapprochent l’une de l’autre, et, par suite du mouvement des leviers auxquels elles sont liées, la soupape Z s’ouvre davantage et laisse pénétrer dans le corps de pompe une plus grande quantité de vapeur, ce qui accélère aussitôt les mouvements du piston.

C’est donc à bon droit que cet ingénieux appareil est désigné sous le nom de régulateur à force centrifuge.

La dernière des découvertes de Watt est relative à l’emploi de la détente de la vapeur, conception des plus remarquables, dont l’honneur revient tout entier au célèbre mécanicien, bien qu’il n’en ait jamais tiré lui-même grand parti.

Quelques explications sont nécessaires pour bien comprendre en quoi consiste le phénomène de la détente de la vapeur, qui fournit dans les machines modernes les résultats les plus remarquables sous le rapport de l’économie du combustible.

Si le robinet qui sert à introduire la vapeur dans le cylindre, reste ouvert pendant toute la durée du mouvement ascendant ou descendant du piston, celui-ci arrivera à l’extrémité de sa course, avec une vitesse toujours croissante, et qui aura pour résultat d’imprimer à toutes les pièces de la machine un choc et un ébranlement fâcheux. Mais si, au lieu de laisser le robinet d’admission ouvert pendant toute la durée de l’oscillation du piston, on le ferme lorsque celui-ci est parvenu seulement au tiers ou à la moitié de sa course, la quantité de vapeur ainsi introduite suffira pour produire le refoulement du piston. En effet, la vapeur, se dilatant dans le vide à la manière d’un gaz, continuera de presser le piston, qui, en raison, d’ailleurs, de sa vitesse acquise, arrivera aisément à l’extrémité de sa course. Ainsi une moindre quantité de vapeur sera