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par un métal à une épaisseur donnée, on abandonna la forme sphérique, qui, à volume égal, offre le moins de surface. Les chaudières de Watt, communément appelées chaudières prismatiques ou à tombeau, étaient concaves par le fond, cylindriques à la partie supérieure, et verticales sur les côtés. Watt avait adopté la forme concave pour la partie inférieure de ses chaudières, parce qu’il pouvait ainsi augmenter l’étendue de la surface soumise à l’action du feu. Ces sortes de chaudières sont encore employées quelquefois aujourd’hui, lorsque la tension de la vapeur ne doit pas dépasser deux atmosphères.

Mais des dispositions toutes différentes sont adoptées pour la construction des générateurs qui doivent fournir de la vapeur d’une tension considérable. La quantité de vapeur fournie par une chaudière ne dépend ni de sa capacité, ni du volume d’eau qu’elle renferme ; elle dépend seulement de l’étendue de la surface offerte à l’action du feu. On admet que 1 mètre carré de surface chauffée peut donner moyennement, 40 kilogrammes de vapeur par heure. La forme de cette surface est d’ailleurs indifférente. D’après cela, pour produire rapidement une grande quantité de vapeur, il faudrait donner à la chaudière une longueur très-considérable, afin qu’elle présentât à l’action du feu toute la surface nécessaire. C’est pour obvier à cette difficulté que l’on construit aujourd’hui les chaudières dites à bouilleurs, connues à l’étranger sous le nom de chaudières françaises. Elles consistent en deux chaudières superposées, de grandeur inégale, et communiquant entre elles par de gros tubes. Comme les bouilleurs, c’est-à-dire l’ensemble de la chaudière inférieure, reçoivent la première action du feu qui altère particulièrement le métal, on les change à mesure qu’ils sont usés. La chaudière principale peut ainsi durer très-longtemps.

Fig. 58. — Chaudière à bouilleurs.

La figure 58 représente une chaudière de cette espèce. AA est le corps de la chaudière principale ; BB, l’un des deux bouilleurs ; C, C, les gros tubes qui établissent la communication entre l’un des bouilleurs et la chaudière principale. Il faut ajouter que la chaudière est munie d’un second bouilleur, qui n’est pas visible sur notre dessin.

La figure 59 représente une chaudière à bouilleurs établie dans son fourneau et munie de tous ses accessoires, tant pour la chaudière elle-même que pour le foyer. Une coupe longitudinale du fourneau permet de voir la chaudière dans le sens de sa longueur.

Fig. 59. — Chaudière à bouilleurs placée dans le fourneau.

A (fig. 59) est le corps de la chaudière ; BB, l’un des deux bouilleurs ; D, une cloison horizontale qui règne dans toute la longueur du fourneau à la hauteur des bouilleurs. Trois cloisons verticales, disposées contre