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Fig. 69. — Machine à cylindre horizontal (page 134).

Machines sans condenseur. — Dans ce second ordre de machines, d’un mécanisme infiniment plus simple, la vapeur, après avoir agi sur le piston, s’échappe dans l’air.

La figure 70 (page 130) nous permettra d’expliquer la marche et l’effet de la vapeur dans la machine sans condenseur.

La vapeur s’introduit, par le déplacement de la lame du tiroir C, tantôt au-dessus, tantôt au-dessous du piston. Quand elle arrive au-dessous du piston, par exemple, dans l’espace B, elle soulève ce piston. Sous l’influence de cette force, qui agit de bas en haut, le piston monte dans l’intérieur du corps de pompe et parvient à sa partie supérieure, A. Si l’on interrompt à ce moment, l’arrivée de la vapeur au-dessous du piston, et que l’on donne au dehors une issue à la vapeur qui remplit le cylindre, en ouvrant un robinet placé sur le trajet du tuyau D, qui lui permette de s’échapper dans l’air extérieur, le piston s’arrêtera dans sa course ascendante. Mais si, en même temps, par le déplacement du tiroir C, on fait arriver de nouvelle vapeur au-dessus du piston, dans l’espace A, la pression de cette vapeur, s’exerçant de haut en bas, précipitera le piston jusqu’au bas de sa course, puisqu’il n’existera plus, au-dessous de lui, de résistance capable de contrarier l’effort de la vapeur. Si l’on renouvelle continuellement cette arrivée successive de la vapeur au-dessous et au-dessus du piston, en donnant à chaque fois issue à la vapeur contenue dans la partie opposée du cylindre, le piston, ainsi alternativement pressé sur ses deux faces, exécutera un mouvement continuel d’élévation et d’abaissement dans l’intérieur du corps de pompe. Or, si une tige attachée à ce piston par sa partie inférieure, est liée par sa partie supérieure à une manivelle qui fait tourner un arbre moteur, et que le jeu des tiroirs destinés à donner accès à la vapeur, s’exécute seul au moyen de leviers liés à l’arbre tournant, on aura ainsi une machine fonctionnant seule et qui imprimera un mouvement continuel à l’arbre moteur auquel elle est attachée.

Tel est le principe des machines à vapeur sans condenseur, ou à haute pression, parce que la vapeur agit ici avec une force de deux à plusieurs atmosphères.