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Fig. 11. — Salomon de Caus exerçant les fonctions d’ingénieur du roi dans la ville de Paris (page 20).


opérer des épuisements[1] ». Il nous est impossible de partager cette opinion.

L’appareil décrit par Salomon de Caus ne peut servir qu’à l’épuisement de l’eau contenue dans le ballon A. Pour en élever davantage, il faudrait qu’il existât un moyen d’introduire dans ce ballon une nouvelle quantité d’eau, après la sortie de la première. Salomon de Caus ne donne aucune indication sous ce rapport. Il dit formellement, au contraire, qu’il faut « remplir ladite balle par le soupirail C, puis le bien reboucher ». Sans doute, si l’on ajoutait au robinet C un tube plongeant dans un réservoir d’eau froide, le vide, se faisant dans l’intérieur du ballon par l’effet de la sortie du liquide, appellerait, par aspiration, une quantité d’eau à peu près égale à celle qui a disparu, et celle-ci s’élèverait à son tour après s’être échauffée. On obtiendrait de cette manière une sorte d’appareil intermittent, qui pourrait servir à opérer l’épuisement d’une certaine masse d’eau, à la condition toutefois d’élever l’eau chaude et de perdre par conséquent une quantité considérable de calorique. Mais Salomon de Caus ne propose rien de semblable, et la raison en est bien simple : il ne songeait nullement à construire une machine. Le petit appareil qu’il décrit est un objet de pure démonstration, une simple expérience de physique ; c’est dans l’article consacré aux théorèmes et non dans le chapitre des machines, que se trouve sa description.

Aussi, lorsque Arago nous parle plus loin, d’un ouvrier qui, dans la machine de Salomon

  1. Notice historique sur les machines à vapeur (Notices scientifiques, t. II, p. 15).