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Prusse, près Sarrebruck, de Ludwigshafen à Mayence, et de Neustadt à Wissembourg, avec embranchements sur Spire et sur Deux-Ponts.

En 1856, il fut appelé à la direction du réseau de l’Est, de la Bavière, comprenant les lignes suivantes :

1o De Munich par Ratisbonne à Eger en Bohême, dans la direction de Leipzig, avec embranchement de Vayden à Bayreuth, dans la direction de Cobourg, Hanovre et Brême ; 2o de Nuremberg par Amburg et Schwandorf à la frontière de Bohême par Foorth, dans la direction de Prague ; 3o de Ratisbonne à la frontière d’Autriche, près Passau, dans la direction de Vienne.

Ces trois lignes, d’une longueur totale de 612 kilomètres, sont aujourd’hui en exploitation.

C’est à Von Denis que l’on doit l’invention du rail à patin, qui a rendu de véritables services. Il s’est aussi beaucoup occupé de la fabrication de l’acier fondu, dont l’emploi est si précieux pour les locomotives.

M. Perdonnet, dans son Traité des chemins de fer, insiste sur l’économie, la solidité et l’élégance qui distinguent les constructions de Von Denis.

« Une des premières lignes qu’il ait établies, dit M. Perdonnet, celle de la frontière de Prusse à Ludwigshafen, traversant un pays très-accidenté, se trouvait dans des conditions d’exécution exceptionnellement difficiles, et l’on ne possédait pas encore l’expérience que l’on a acquise depuis lors, dans l’art de construire des chemins de fer. Von Denis cependant surmonta, en restant dans les limites de son devis, toutes les difficultés qu’il avait à combattre avec un rare bonheur ou plutôt avec un rare talent. Nous avons parcouru cette ligne dans toute sa longueur à pied, nous l’avons visitée dans tous ses détails, et nous croyons pouvoir affirmer qu’il en est bien peu plus dignes d’être étudiées par les ingénieurs[1]. »

Un autre ingénieur éminent auquel l’Allemagne a dû l’établissement d’une partie de ses voies ferrées, c’est Charles Etzel, le constructeur des lignes de Wurtemberg et d’une partie de celles de l’Autriche.

Fig. 148. — Charles Etzel, ingénieur des chemins de fer du Wurtemberg.

Charles Etzel naquit à Heilbronn, en 1812. Son père, ingénieur estimé, à qui le Wurtemberg doit ses excellentes routes, voulut d’abord en faire un théologien. Mais le fils avait une vocation irrésistible pour la profession d’architecte, et il fallut bien le laisser faire. Après avoir terminé ses humanités en Allemagne, le jeune Etzel se rendit, en 1835, à Paris, pour y achever ses études professionnelles. Au bout d’un an, il avait déjà trouvé l’occasion de se faire remarquer par un travail qui révélait ses aptitudes : c’était le projet de construction du pont d’Asnières. Ce projet fut adopté, et on lui en confia l’exécution.

En 1837, Charles Etzel publia à Paris, un ouvrage sur les grands chantiers de terrassements.

Deux ans plus tard, nous le trouvons à

  1. Traité élémentaire des chemins de fer, tome III, page 2.