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Fig. 231. — La première étincelle électrique tirée du corps humain (1745), page 448.

« Cette machine, nous dit-il, ne laisse pas d’avoir ses imperfections, car : 1o l’effet ne réussit pas si la main qu’on applique au globe électrique n’est pas bien sèche ; 2o on ne peut pas donner assez de frottement au globe, faute de pouvoir le tourner aussi rapidement qu’il serait nécessaire ; 3o il est trop fatigant de tourner la roue, surtout lorsqu’il faut accélérer et augmenter l’effet, et le continuer pendant longtemps.

« Ces réflexions m’ont fait penser à un moyen de remédier à ces inconvénients. Je visai principalement à un expédient pour parvenir à une machine avec laquelle on puisse produire l’électricité aussi rapidement et avec aussi peu de peine qu’il soit possible. Je travaillai l’année passée à une machine pour la démonstration des forces centrales, et, comme j’avais remarqué dans mon tourneur un génie singulier pour la disposition des machines, je lui fis part de ce que je trouvais à redire à la machine de M. Haüsen. Il y avait pensé avant moi, et, après m’avoir dit qu’il connaissait une façon d’exciter une très-forte électricité sans peine et fort rapidement, il me mena devant son tour et me fit voir son art. Je pensai alors à l’œuf de Colomb, que personne de ceux qui regardaient la découverte du nouveau monde comme une chose très-aisée ne pouvait faire reposer sur sa pointe, car je voyais bien qu’il ne fallait pas beaucoup de science pour imiter une pareille machine à électricité[1]. »

La machine employée par Winckler, et dont il donne la description, consistait en un globe de verre, que l’on faisait tourner au moyen d’un archet métallique très-élastique, et qui frottait contre un coussin de crin. Grâce à l’élasticité de l’archet, on pouvait imprimer au globe de verre une vitesse de rotation de 180 tours par minute.

La substitution, faite par Winckler, d’un coussin fixe, à la main de l’opérateur, pour opérer la friction du globe ne fut pas univer-

  1. Essai sur la nature, les effets et les causes de l’électricité, avec une description de deux nouvelles machines à électricité, traduit de l’allemand de M. Winckler, professeur dans l’université de Leipzig, formant la 1re partie du Recueil de traités sur l’électricité, traduits de l’allemand et de l’anglais, p. 8, 9.