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Fig. 23. — Otto de Guericke fait l’expérience des hémisphères de Magdebourg avec 24 chevaux.


lecteur de Brandebourg, il exécuta devant le prince de Auerberg, envoyé de l’empereur, une expérience des plus remarquables sous ce rapport.

Otto de Guericke vissa à un cylindre métallique le récipient de verre de sa machine pneumatique, dans lequel on avait fait préalablement le vide. Dans l’intérieur de ce cylindre jouait un piston, auquel était attachée, par un anneau, une corde s’enroulant sur une poulie. Vingt personnes étaient employées à retenir la corde. Tout se trouvant ainsi disposé, Otto de Guericke ouvrit subitement le robinet du ballon : l’air contenu dans le cylindre se précipita dans l’intérieur du ballon vide pour en remplir la capacité, et dès lors la pression atmosphérique qui s’exerçait sur la tête du piston, n’étant plus contre-balancée sur sa face inférieure, abaissa aussitôt le piston jusqu’au fond du cylindre avec tant de violence, que les vingt personnes qui retenaient la corde se trouvèrent soulevées en l’air à plusieurs pieds de hauteur.

La figure 22 (page 40), tirée de l’ouvrage d’Otto de Guericke, montre comment l’expérience était disposée. Le cylindre métallique dans lequel on fait le vide, et le piston qui doit s’abaisser dans ce cylindre, par la pression de l’air extérieur, sont représentés à part, au haut de la figure.

Ce n’était pas sans raison que tous les savants de l’Europe suivaient avec un intérêt et une curiosité extraordinaires les expériences qui s’exécutaient en Allemagne, sur les étonnants effets de la pression atmosphérique ; ce n’est pas sans motifs non plus que nous les avons rappelées avec détail. Par l’effet de la transformation sociale qui, depuis un siècle,