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Fig. 31. — Les bateliers du Wéser mettent en pièces le bateau à vapeur de Papin (page 59).


fermé de manière à empêcher l’introduction de la vapeur de la chaudière dans le cylindre, on ouvre le robinet D, qui laisse échapper la vapeur dans l’air. Dès lors la pression de l’air extérieur précipite dans cet espace, grâce à des soupapes convenablement placées, une partie de l’eau tenue en réserve dans un vase EH. Si, alors, on ouvre le robinet C, de nouvelles vapeurs arrivant de la chaudière provoquent l’ascension de l’eau dans le tube ENQ, et le même mouvement continue sans interruption, pourvu que l’on ouvre et ferme aux moments convenables le robinet C qui donne accès à la vapeur et le robinet D, qui la laisse perdre au dehors.

Tel qu’il vient d’être décrit, cet appareil ne pouvait servir qu’à l’unique objet de l’élévation des eaux. Pour en faire un moteur applicable à toute destination mécanique, Papin proposait de faire rendre l’eau ainsi élevée dans l’intérieur d’une caisse QR, fermée de toutes parts, hormis au point B, où se trouvait une ouverture munie d’un robinet, d’où l’eau retombait sur les augets d’une roue hydraulique P. Sortant de la caisse R avec une vitesse qui était encore augmentée par la compression de l’air situé au-dessus, l’eau, retombant sur la roue hydraulique, la faisait tourner, et pouvait ainsi remplir le rôle d’un moteur applicable à divers emplois.

Ainsi Papin abandonnait son idée capitale, d’employer la vapeur comme moyen d’opérer le vide dans un cylindre, pour adopter le procédé, bien moins avantageux, qui consiste à se servir de la pression de la vapeur pour élever une colonne d’eau. Il ne faisait en cela que copier, avec quelques modifications, la machine de Savery. C’est que cette machine, déjà en usage en Angleterre, avait obtenu un certain succès ; Papin, égaré par l’apparence des résultats utiles qu’elle