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deux couples contigus dans la pile à colonne. Un fil métallique, fixé à chacune des plaques qui terminent l’appareil, sert à établir le courant voltaïque.

Pile à auges. — La pile à auges, qui fut imaginée par Cruikshank, en 1802, comme une très-utile modification de la pile à colonne, se compose d’une caisse rectangulaire de bois, enduite à l’intérieur d’un mastic résineux isolateur (fig. 355). Cette caisse est partagée intérieurement en petites cases, ou auges, par des cloisons verticales et parallèles, formées chacune de deux plaques métalliques de zinc et de cuivre soudées entre elles et placées uniformément dans le même ordre, de telle sorte que la paroi droite de l’une des auges soit formée par une lame de zinc, par exemple, et la paroi gauche par une lame de cuivre. Pour mettre en action cet instrument, on verse dans la caisse de l’eau acidulée par l’acide sulfurique, de manière à en remplir tous les compartiments, sans que toutefois le liquide déborde par-dessus les cloisons. La case extrême, qui a pour paroi métallique le dernier zinc, représente le pôle négatif ; l’autre case extrême, terminée par le dernier cuivre, est le pôle positif. Les deux pôles communiquent entre eux au moyen de fils métalliques fixés à deux plaques de cuivre E, E′, qui plongent dans les deux dernières cellules, et représentent les pôles de l’appareil.

Fig. 355. — Pile à auges.

La pile à auges n’est autre chose, comme on le voit, que la pile à colonne couchée horizontalement, et dans laquelle le liquide acide remplace les rondelles de drap mouillé. Chaque cellule de la pile à auges constitue un couple métallique complet, puisque ses deux parois opposées sont formées par des lames métalliques hétérogènes séparées par un liquide acide.

Ce genre de pile est d’un usage très-commode dans la pratique, par la rapidité avec laquelle on la met en activité ; mais, comme la pile à colonne, elle présente cet inconvénient, que le contact du zinc avec l’acide sulfurique ne se fait que sur une des faces du zinc, ce qui diminue la quantité d’électricité que cet instrument pourrait fournir.

Pile de Wollaston. — C’est pour remédier à l’inconvénient qui vient d’être signalé, c’est-à-dire dans le but de faire agir le liquide acide sur les deux faces de l’élément zinc, que Wollaston donna à l’élément électro-moteur la disposition suivante. Il plia chacune des lames de cuivre de manière à lui faire envelopper, sans le toucher, le zinc de l’élément suivant. Pour établir la communication métallique, il rattacha le cuivre au zinc au moyen d’un arc métallique servant à réunir les deux plaques. Tout le système de ces couples est fixé, à sa partie supérieure, à une traverse de bois soutenue par deux montants verticaux, entre lesquels elle peut monter ou descendre. Quand on veut arrêter l’action de cet appareil et préserver, pendant cette interruption, les métaux de l’action corrosive des acides, on n’a qu’à relever la traverse et sortir ainsi les couples de leurs bocaux.

Fig. 356. — Un couple de la pile de Wollaston.

La figure 356 représente un couple, ou un élément, de la pile de Wollaston.