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faible, M. Wilde chercha naturellement si l’électro-aimant obtenu par ce procédé ne donnerait pas à son tour des courants électriques beaucoup plus forts que ceux qui sont engendrés par l’aimant permanent. Cette prévision fut confirmée. Une seconde machine magnéto-électrique, dans laquelle l’électro-aimant excité par la première, joue le rôle des aimants permanents, fournit des courants d’une puissance extraordinaire.

L’appareil entier, que l’on voit représenté dans la figure 390, se compose ainsi de deux étages superposés, dont le premier est, pour ainsi dire, la miniature du second.

Le premier, placé en dessus, est formé d’un cylindre-aimant A d’un calibre de 6 centimètres, sur lequel se placent à cheval seize aimants permanents, A, qui peuvent porter chacun 10 kilogrammes. L’étage inférieur est formé d’un cylindre-aimant C, d’un calibre de 18 centimètres, qui est excité par les courants de la machine supérieure. Cet électro-aimant se compose de deux plaques parallèles de fer laminé, autour desquelles s’enroulent 1 000 mètres de fil ; il porterait environ 5 000 kilogrammes, tandis que les seize aimants permanents ne porteraient ensemble que 160 kilogrammes. L’armature du cylindre-aimant de 18 centimètres tourne avec une vitesse de 1 700 tours par minute ; elle est mise en mouvement au moyen de la courroie DD par une petite machine à vapeur de la force de 3 chevaux.

Fig. 390. — Machine électro-magnétique de Wilde.

Le courant qui est engendré dans le fil du cylindre-aimant inférieur, est assez puissant pour brûler des bâtons de charbon de 2 centimètres de côté.

Sans discuter la question de savoir si la nouvelle machine électro-magnétique doit remplacer purement et simplement la machine de la Cie l’Alliance, on peut dire, dès aujourd’hui, qu’elle remplira une foule d’usages nouveaux. Portatif et d’un faible volume, l’appareil Wilde pourra s’installer sur quatre roues avec une locomobile, et rendre ainsi de grands services en temps de guerre, pour la transmission des dépêches télégraphiques, pour l’éclairage, pour l’inflammation des mines, etc. On a déjà essayé de l’employer à bord des navires de guerre et sur nos paquebots, pour alimenter un petit phare électrique susceptible d’éclairer la route du vaisseau à deux ou trois cents mètres de distance. Chaque navire pourra, de cette façon, avoir sa lanterne électrique, comme nos fiacres ont leurs lanternes à verres de couleur.

Dans les travaux publics, la machine Wilde permettra de généraliser l’emploi de l’électricité au moyen d’appareils portatifs qui se loueront à l’heure, comme on loue