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Fig. 39. — Joseph Black fait l’expérience du calorique latent devant les élèves de l’université de Glascow (page 79).

C’est un physicien de Pise, Renaldini, professeur à Padoue, qui reconnut le premier la nécessité de bannir du thermomètre toutes les mesures vagues et arbitraires adoptées jusque-là, et qui proposa de choisir, pour établir la graduation de l’instrument, des points fixes que l’on pût retrouver en toute occasion.

Peu de temps après, Newton mit à exécution l’idée que le professeur de Padoue n’avait réalisée que d’une manière incomplète. L’illustre physicien donna, en 1701, dans les Transactions philosophiques, la description du premier thermomètre à indications comparables. Le liquide employé par Newton pour la mesure de la chaleur, était l’huile de lin. Les points fixes adoptés pour sa graduation étaient la température du corps humain pour le terme supérieur, et pour le point inférieur, le point où s’arrêtait l’huile au moment de sa congélation, que l’on provoquait en plongeant l’instrument dans de la neige. L’intervalle entre ces deux points fixes était divisé en douze parties, et la division prolongée au delà de ces deux limites. Le point d’ébullition de l’eau correspondait ainsi au degré 34, celui de la fusion de l’étain à 72, etc. Newton détermina, à l’aide de cet instrument, plusieurs termes de température dont la connaissance importait à la physique.

Cependant la faible dilatation de l’huile par l’action de la chaleur, et sa congélation à une température modérée, rendaient incertain et délicat l’emploi du thermomètre de Newton. C’est ce qui détermina Amontons à chercher un agent thermométrique plus sensible aux influences du calorique. Dans cette vue, le physicien français construisit un thermomètre à air. Le point fixe de cet instrument fut déterminé par la température de l’eau bouil-