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moyen de la bielle articulée AA′. Le point A décrira un arc de cercle autour de C, le point A′ un arc semblable autour de C′. La bielle AA′ s’appuiera donc sans cesse sur deux circonférences de cercle. On peut démontrer que dans ce cas, et pourvu que les excursions des points A, A′ ne soient pas considérables, le milieu M de la barre AMA′ décrit une courbe très-peu différente d’une ligne droite. Il suffit donc de suspendre la tige d’un piston au point M pour lui imprimer un mouvement sensiblement rectiligne.

Fig. 45.

L’appareil composé de deux leviers et d’une bielle s’appelle ordinairement le parallélogramme simple de Watt, quoiqu’il n’y ait pas de parallélogramme dans cette combinaison. La dénomination qu’il a reçue est destinée à rappeler le parallélogramme articulé de Watt, auquel cet appareil simplifié sert de base, et que nous allons maintenant expliquer.

Fig. 46.

Concevons que le levier AC (fig. 46) soit prolongé au delà du point d’attache A, d’une quantité AB, égale à AC, et que sa nouvelle extrémité B soit reliée avec le point A′ par deux bras articulés BB′ et B′A′, de sorte que les quatre points A, A′, B, B′ forment un parallélogramme mobile, qui peut prendre toutes sortes d’inclinaisons à l’aide de charnières placées à ses quatre angles. Tirons une ligne CB′, elle passera par le milieu M de la bielle AA′, et sera elle-même partagée en deux moitiés égales par le point M. Il s’ensuit que le point B′ décrira une courbe tout à fait semblable à celle que parcourt le point M ; c’est-à-dire que le point B′ restera aussi sensiblement sur une ligne droite. Si l’on attache à ce point B′ un deuxième piston, le premier étant fixé en M, on obtient pour les deux tiges, des mouvements parallèles et rectilignes.

Fig. 47.

La figure 47 représente le parallélogramme articulé de Watt, tel qu’il est employé dans les machines à vapeur. EB est un levier rigide, qui tourne autour d’un centre fixe E, et qui s’articule en B, avec le parallélogramme ABCD. L’extrémité de la tige du piston de la machine à vapeur AT, est fixée à l’angle A du parallélogramme. Quand la tige AT est poussée en haut par l’élévation du piston, auquel elle est attachée, l’extrémité C décrit un arc de cercle, mais les points A et M se meuvent en ligne droite, de bas en haut. Pendant la descente du piston, le même jeu se répète d’une manière inverse ; les points A et M descendent verticalement et en ligne droite.

Dans les machines à vapeur à condensation, on fixe ordinairement la tige de la pompe d’alimentation au point M du balancier, point qui se meut aussi verticalement en ligne droite, comme nous venons de l’expliquer.

Tel est le principe du curieux mécanisme imaginé par James Watt, en 1784, pour trans-