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est d’ailleurs bien choisi, car, semblable à un relais de poste, il relaye en quelque sorte le courant qui parcourt la ligne télégraphique, et, suppléant à son action sur une partie du trajet, il permet à ce même courant d’aller exercer plus loin son action physico-mécanique.

Fig. 76. — Relais.

La figure 76 représente le relais dont on fait usage pour faire fonctionner le récepteur de l’appareil Morse. E est un électro-aimant, pourvu d’une armature A et d’un levier ll′ ; r est le ressort destiné à relever, comme dans le récepteur du télégraphe Morse, l’armature A, lorsqu’elle n’est plus attirée par l’électro-aimant E. Ce ressort est tendu d’une manière convenable, c’est-à-dire réglé par l’employé, de manière à exercer plus ou moins de pression, au moyen du bouton B, attaché à une vis sans fin, laquelle fait avancer ou reculer la pièce f, munie d’un fil de soie qui tire le ressort r. Les vis p, p′ servent à régler la course de l’armature A. Ces vis sont portées et séparées l’une de l’autre par une colonne métallique creuse, ii, dans laquelle on a interposé un cylindre d’ivoire, matière isolante. Pour que l’électricité circule dans tout le système, il faut donc que la vis pp′ vienne toucher le levier ll′ de manière à établir une continuité métallique.

Sous l’influence du courant qui, parcourant la ligne principale, arrive par un fil conducteur au bouton K, situé à droite, sur le support de bois de l’appareil, et qui fait fonctionner l’électro-aimant E, l’armature A est attirée quand le levier ll′, attaché à cette armature, vient toucher la vis pp′ qui sert de pièce de contact. Dès lors le courant de la pile locale, qui arrive par le bouton C, se trouve établi, et se dirige par le bouton R, dans le récepteur de l’appareil Morse qu’il va mettre en action.

Ainsi, le levier ll′ du relais reproduit le mouvement semblable du levier du récepteur du télégraphe Morse, et le courant envoyé et maintenu, un temps plus ou moins long, de la station du départ dans le relais, produit sur la bande de papier de ce récepteur, des traits de longueur correspondante.

On comprend que, si un appareil semblable est placé sur la ligne de Lyon à Marseille, le courant parti de Paris ne serve point à faire agir directement le récepteur du télégraphe Morse, mais seulement à mettre en action le relais, lequel, grâce à la pile locale avec laquelle il est en rapport, se charge de faire marcher les pièces de l’appareil Morse. Le courant principal qui, dès lors, ne s’est point affaibli, puisqu’il n’a servi qu’à mettre en action le relais, conservera toute l’intensité suffisante lorsqu’il s’agira de franchir tout d’un trait la distance de Paris à Marseille.

Sonneries. — Les sonneries sont placées dans les bureaux des postes télégraphiques, et le fil conducteur qui aboutit à leur mécanisme, est intercalé dans le circuit de la ligne télégraphique. Le timbre de ces sonneries est mis en jeu par le courant électrique, qui part du poste correspondant. Le tintement de ce timbre annonce à l’employé du télégraphe qu’il doit s’apprêter à recevoir une dépêche.

La sonnerie qui est le plus en usage dans les bureaux télégraphiques, est la son-