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Fig. 104. — Première tentative pour la pose d’un conducteur électrique de Douvres à Calais, faite par le Goliath et le Widgeon, le 28 août 1850.


constante avec la station de Douvres, et servait à envoyer et à recevoir des dépêches, qui indiquaient les phases successives de la submersion.

Aux abords de la station de Douvres, se pressaient un nombre immense de curieux, avides de suivre, de minute en minute, la marche de l’opération. L’enthousiasme fut grand dans cette foule palpitante d’émotion et d’anxiété, lorsque, à 8 heures du soir, une dépêche télégraphique partie du cap Gris-Nez, sur la côte de France, vint annoncer à Douvres l’heureuse fin de ce travail.

Mais, hélas ! quelques heures après, une dépêche partie de Douvres, ne parvenait pas à sa destination ; le télégraphe restait muet, la dépêche s’était noyée dans le détroit.

On reconnut bientôt que le fil s’était brisé près des côtes de France. Là se trouvent des écueils et des rochers, constamment battus par les vagues. On avait cru que le tube de plomb qui enveloppait le fil, le préserverait des chocs résultant de l’action des lames contre les rochers situés près du rivage ; mais ce moyen de défense n’avait pas suffi.

On a donné une autre explication du fait de la rupture de ce conducteur. On a prétendu qu’un pêcheur, le prenant pour une algue gigantesque, le coupa, et porta triomphalement ce fragment à Boulogne, comme le précieux échantillon d’une plante marine des plus rares, à la tige pleine d’or !

Quelle que soit la cause de la rupture de ce fil, il est certain que les directeurs de l’entreprise n’attendaient pas de cette première tentative un résultat tout à fait satisfaisant ; ils la considéraient surtout comme propre à démontrer la possibilité de faire circuler un courant électrique dans un fil sous-marin d’une grande étendue.