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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/302

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tricité, il consiste en une série de godets de terre perméable aux gaz, contenant de l’acide sulfurique étendu et un cylindre de zinc : Sous l’influence de l’acide sulfurique, l’eau est décomposée par le zinc : il se forme du sulfate de zinc, qui reste dissous dans les godets, et le gaz hydrogène, traversant la substance du godet de porcelaine, qui laisse passer les gaz et retient les liquides, va décomposer le sulfate de cuivre, réduire l’oxyde, et rendre libre le métal, qui se dépose dans le moule préalablement attaché au fil négatif de cette sorte de pile de Daniell.

La figure 171 représente l’appareil industriel pour les opérations galvanoplastiques. Cet appareil n’est autre chose, en effet, qu’une sorte de pile de Daniell, dont on aurait singulièrement agrandi le vase à sulfate de cuivre. Au milieu d’une cuve de bois, doublée de gutta-percha à l’intérieur, et contenant une dissolution saturée à froid de sulfate de cuivre, se trouve suspendue une rangée de godets contenant de l’acide sulfurique étendu et un cylindre de zinc. Tous ces cylindres de zinc communiquent avec une tringle de cuivre AB, sur laquelle ils sont fixés, par des vis métalliques qui établissent la communication de l’électricité positive développée par tous les zincs. Cette électricité positive s’écoule dans le sol par la caisse de bois. Les objets à cuivrer E sont suspendus au milieu du bain à une tringle CD, qui forme le pôle négatif de cette sorte de pile. L’hydrogène, traversant les godets poreux, vient réduire le sulfate de cuivre, et le cuivre se dépose sur l’objet attaché au pôle négatif.

Sur les quatre côtés de la cuve sont de petites boîtes, F, G, pleines de cristaux de sulfate de cuivre, et plongeant dans la dissolution saline, afin de rendre à cette dissolution la quantité de sulfate de cuivre qui lui est enlevée à chaque instant par le dépôt de cuivre. L’eau dissout les cristaux et maintient ainsi la dissolution à l’état saturé.

On peut, dans une même cuve, placer deux rangées de godets, au lieu d’une seule, et doubler ainsi la quantité de cuivre déposé. Il faut alors employer deux tringles de support et placer les objets à cuivrer dans l’intervalle de ce double système. La figure 173 représente cette disposition.

Si l’objet à recouvrir, au lieu de présenter une surface plane, est de forme arrondie, comme un buste ou une statuette, on donne à la cuve la forme d’un baquet circulaire. On place les godets à la circonférence de la cuve, et l’objet à reproduire est suspendu au centre de l’espace vide, comme le montre la figure 172.

Fig. 172. — Cuve circulaire pour les reproductions galvanoplastiques.

« Quelle que soit la forme de l’objet, dit M. Roseleur dans son ouvrage sur les Manipulations hydroplastiques, il faut avoir soin de le retourner de temps à autre pour que les parties supérieures deviennent à leur tour les inférieures, car les portions les plus profondes du bain sont celles qui donnent le dépôt le plus abondant, ce qui s’explique par la différence de densité des couches plus ou moins chargées de sulfate. Une solution peut être en effet très-appauvrie à la surface, tandis que le fond est encore saturé ; c’est la raison qui fait placer les sacs ou paniers à sulfate à la partie supérieure du liquide, au lieu de mettre un excès de cristaux dans le fond[1]. »

Quand le dépôt est terminé, ce qui exige

  1. Manipulations hydroplastiques. Guide pratique du doreur, de l’argenteur et du galvanoplaste, par Roseleur, 2e édition, p. 323.