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noplastie en cuivre, quand on suit les indications que nous avons données.


CHAPITRE V

les applications de la galvanoplastie. — application à l’art du fondeur. — le procédé lenoir pour obtenir la reproduction des statues ou statuettes en ronde bosse. — application de la galvanoplastie à l’art de la gravure et à la typographie.

Après l’exposé qui précède des procédés qui sont en usage dans les ateliers, pour la reproduction de tout objet en cuivre ou en argent, nous passerons en revue les applications diverses que ces procédés ont déjà trouvées dans l’industrie. Nous considérerons les applications de la galvanoplastie : 1o à l’art du fondeur, 2o à la gravure, 3o à la typographie.

Applications de la galvanoplastie à l’art du fondeur. — Dans l’origine, la reproduction des médailles était ce qui frappait le plus, parmi les applications de l’art qui nous occupe. C’était une bien étroite et bien insignifiante application d’une méthode qui devait voir promptement grandir son importance et ses résultats. Mais, si peu utile qu’elle soit, la reproduction des médailles amuse et instruit les amateurs ; nous en dirons donc quelque chose, avant d’arriver à des applications autrement sérieuses de la galvanoplastie.

Pour reproduire une monnaie ou une médaille, on peut opérer de deux manières. 1o On agit directement sur la médaille que l’on veut reproduire, en la plaçant au pôle négatif, après avoir pris les précautions suffisantes pour empêcher l’adhérence de l’empreinte avec l’original. Ces précautions consistent à passer sur la médaille une couche excessivement légère d’une substance grasse, telle que l’huile, la cire, la stéarine, le suif, etc. On obtient ainsi en creux une empreinte sur laquelle on opère de nouveau pour avoir sa reproduction en relief. 2o On prend l’empreinte de la pièce avec de la gutta-percha ou un alliage fusible ; de cette manière l’opération galvanoplastique donne immédiatement la médaille en relief.

Quand on agit directement sur la médaille, il faut recouvrir de stéarine le revers, sur lequel il ne doit pas exister de dépôt ; on la met ensuite en rapport avec le pôle négatif au moyen d’un fil de métal fixé sur son contour. Le revers est reproduit plus tard de la même manière en recouvrant de stéarine la face déjà prise. Cinquante ou soixante heures d’immersion donnent au dépôt une épaisseur convenable. L’opération achevée, on sépare la pièce du moule auquel elle n’adhère que faiblement.

On reproduit, par ces moyens, les cachets, les timbres et les sceaux, en opérant sur des empreintes prises avec le plâtre, la gutta-percha ou la stéarine.

C’est par les mêmes procédés que l’on recouvre de cuivre une statuette, un groupe, ou tout autre objet exécuté en plâtre.

La galvanoplastie permet de multiplier et de mettre à la portée de tous, des objets de sculpture, que l’on n’obtenait autrefois qu’à grands frais, par la fonte et la ciselure du bronze. La galvanoplastie est donc à la sculpture ce que la photographie est aux arts de la peinture et du dessin. De même que la photographie multiplie et rend accessibles à tous les beaux produits de la gravure et les chefs-d’œuvre des grands dessinateurs, ainsi la galvanoplastie peut répandre entre toutes les mains les œuvres de la sculpture. Arrivons, en conséquence, à la description particulière des moyens qui permettent de reproduire, avec le seul secours de la pile voltaïque, les grands objets de sculpture, que l’on n’avait pu jusqu’ici obtenir qu’à l’aide de la fusion du métal.

On sait que pour obtenir une statue de bronze, de fonte ou de zinc, le sculpteur ayant livré son modèle d’argile, on en tire une épreuve au moyen du plâtre ; cette der-