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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/377

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bain de cuivre rouge, préparé au cyanure de cuivre, comme on l’a dit plus haut, et attachant, comme anode, au pôle positif, une lame de zinc. L’anode de zinc se dissout dans le bain, puis se précipite avec le cuivre, en formant du laiton. Toutefois, ce procédé est peu sûr.

Le meilleur bain pour le laitonisage s’obtient en ajoutant au bain de cuivre rouge, dont nous venons de donner la composition, un volume égal d’un bain de zinc, ainsi préparé :

Eau 
10 kilogr.
Protochlorure de zinc 
500 gram.
Cyanure de potassium 
1 kilogr.
Carbonate de soude 
4 kilogr.

On place au pôle positif, un anode de laiton. Toute la difficulté de l’opération consiste à régler l’intensité du courant voltaïque d’après la surface des pièces à recouvrir de laiton. Si le courant est faible, il décompose le sel de cuivre plus vite que le sel de zinc, et le dépôt tire sur le rouge ; si le courant est trop fort, il agit davantage sur le sel de zinc, et le laiton déposé est pâle. Il importe donc, dans chaque opération, de bien proportionner la quantité de pièces à laitoniser avec l’intensité de la pile.

Les bains pour la formation électro-chimique du laiton, s’emploient à la température ordinaire.

M. Roseleur donne la formule suivante comme applicable à la généralité des cas, c’est-à-dire pour l’application du laiton sur le fer, la fonte, le zinc, etc. On dissout ensemble dans 10 litres d’eau ordinaire, 250 grammes de sulfate de cuivre et 250 à 300 grammes de sulfate de zinc. On ajoute à cette dissolution, 1 kilogramme de carbonate de soude, qui donne un précipité complexe formé de carbonate de cuivre et de carbonate de zinc. On lave plusieurs fois ce précipité par décantation, et on le fait dissoudre dans 10 litres d’eau contenant 1 kilogramme de carbonate de soude et 500 grammes de sulfite de soude, et l’on ajoute enfin du cyanure de potassium en quantité suffisante pour que tout reste dissous[1].

Les bains de laitonisage à froid se placent dans de grandes cuves de bois, doublées, à l’intérieur, d’une feuille de gutta-percha. Ce sont les mêmes cuves que nous avons déjà représentées en parlant de l’argenture voltaïque (fig. 224, page 366).

Les objets à couvrir de laiton sont suspendus, au moyen de crochets de cuivre, à la galerie qui règne le long des bords de cette cuve, et qui est en rapport avec le pôle négatif de la pile. Le long des parois de la cuve, on place les feuilles de laiton destinées à servir d’anodes, lesquelles s’attachent, par un point quelconque de leur surface, à la seconde galerie de cuivre, placée également le long des bords de la cuve, et qui est en rapport avec le pôle positif de la pile.

Le laitonisage à chaud est rarement employé ; cependant on se trouve mieux d’opérer à chaud quand il s’agit de couvrir de laiton les fils de fer ou de zinc.

Fig. 230. — Fils de fer en bottes. Fig. 231.

Voici comment on opère pour couvrir de laiton, par la pile, des fils de fer ou de zinc. Dans le commerce, on trouve ces fils en bottes liées entre elles par un fil qui rapproche leurs contours, comme le représente la figure 230. On commence par délier ces fils, en les disposant comme le représente la figure 231. Ensuite, on attache ensemble les deux bouts qui représentent le commencement et la fin de cette continuité de fils. On

  1. Manipulations hydroplastiques, page 107.