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Le mode de suspension de la nacelle au ballon, est un bijou d’élégance et de sûreté. La corde, avant de s’attacher à la nacelle, passe sur une poulie, rendue mobile par le système de suspension connu, en mécanique, sous le nom de suspension de Cardan. C’est un axe articulé, ou doublement coudé, qui permet à la poulie de tourner sur elle-même, de manière à pouvoir suivre, sans que le câble ait à s’en ressentir, tous les mouvements de la nacelle et par conséquent du ballon.

Fig. 321. — Système de suspension du ballon captif de M. Giffard.

Nous représentons (fig. 321) ce curieux mode d’attache. AB est la poulie mobile au point d’articulation E ; F est un simple contre-poids, destiné à équilibrer la poulie, de manière que les mouvements de ce système n’exigent le développement d’aucune force ; et que tout se borne à détruire l’équilibre établi. CD est l’axe de suspension fixe. Jamais un système aussi simple et aussi ingénieux n’a été mis en œuvre, pour ce cas particulier.

L’étoffe du ballon consiste en deux toiles, réunies par une dissolution de caoutchouc, et enduites, à l’extérieur, d’un vernis à l’huile de lin. Toutes les coutures ont été recouvertes d’une bande de la même étoffe, appliquée au moyen de la dissolution de caoutchouc, et enduite du vernis à l’huile de lin.

Cet enduit paraît avoir résolu, en grande partie, le problème, tant cherché, de la conservation du gaz hydrogène dans un aérostat. Tandis que, dans la plupart des aérostats construits jusqu’à ce jour, le gaz hydrogène traverse, avec une promptitude extraordinaire, l’étoffe de soie vernie du ballon, l’aérostat de M. Henry Giffard est doué d’une propriété de conservation vraiment remarquable. Il n’a pas été nécessaire de renouveler, pendant deux ou trois mois, la provision de gaz dans le ballon, une fois gonflé, à la condition de remplacer, chaque deux ou trois jours, les 40 ou les 50 mètres cubes de gaz perdus dans cet intervalle, par leur passage à travers l’enveloppe.

Le gaz hydrogène, destiné à remplir l’aérostat, fut d’abord préparé, au moyen de la réaction de l’acide sulfurique sur le fer, dans l’appareil dont nous avons représenté les dispositions et les détails (page 577, fig. 320). Nous disions à ce propos, que le gaz hydrogène ainsi obtenu, revient à 1 franc le mètre cube, ce qui représente une dépense totale de 5 000 francs pour le remplissage du ballon. Nous ajoutions que M. Giffard avait substitué à cette coûteuse méthode, la préparation de gaz hydrogène au moyen de la décomposition de l’eau par le charbon porté au rouge.

Le système employé par M. Giffard, pour la préparation du gaz hydrogène au moyen de la décomposition de l’eau, repose en partie sur des principes connus, en partie sur des dispositions nouvelles. Il consiste à opérer la décomposition de la vapeur d’eau par le char-