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est fixé dans un petit cadre E, introduit, par l’orifice M, dans le tube de l’instrument, et placé ainsi entre les deux lentilles. Ces deux lentilles achromatisées, H et I, qui peuvent, à l’aide de vis, se rapprocher ou s’éloigner du cliché, forment l’image sur un écran convenablement distant. Un diaphragme K, qui termine l’instrument, écarte la lumière diffuse.

Dans tous les appareils d’amplification des photographies à l’aide de la lumière solaire, le miroir réflecteur doit être mû à la main, à cause de la variation continuelle de direction des rayons lumineux, produite par la marche de la terre. On y substituera donc, avec grand avantage, un héliostat, c’est-à-dire un miroir mobile grâce à un mouvement d’horlogerie, et qui, suivant le soleil au fur et à mesure de son déplacement dans le ciel, envoie toujours ses rayons parallèles dans la même direction. Seulement, nous n’avons pas besoin de le dire, cet appareil de physique n’est pas à la portée de tous les acheteurs, en raison de son grand prix.

Il nous reste à parler de la préparation du cliché. Cette opération est assez délicate ; elle doit être faite habilement et promptement. On choisit d’abord un verre très-mince et offrant une surface parfaitement unie et polie ; le peu d’épaisseur est indispensable à la réussite de l’opération, parce qu’elle permet à la plaque de se dilater également dans tous les sens. On emploie le collodion humide, parce que c’est le seul corps qui donne une couche suffisamment transparente : c’est là, en effet, le point capital. Le collodion employé pour préparer ces clichés, n’a pas la même composition que celui qui sert aux opérations ordinaires de la photographie ; il ne contient que de l’iodure de cadmium. Ce collodion est un peu épais, mais il a l’avantage de se conserver très-longtemps. Le bain d’argent est le bain ordinaire ; il faut seulement éviter au sein de ce liquide, la présence de toute matière solide, organique ou minérale.

Le cliché, devant être parfaitement transparent, ne doit pas être vigoureux, ni fortement accusé ; il faut, au contraire, qu’il soit très-faible, quoique parfait dans les détails. On évitera donc, pour la formation du bain révélateur, l’emploi des acides citrique, tartrique ou acétique, en un mot de toutes les substances destinées à augmenter l’intensité du cliché.

Le bain révélateur est la dissolution ordinaire de sulfate de fer dans l’eau alcoolisée. Lorsqu’on le verse sur le cliché, il faut avoir soin de recouvrir ce dernier complétement et instantanément.

On reconnaît que le cliché est propre à l’amplification lorsqu’il ne laisse presque pas apercevoir au jour les détails ; on doit pouvoir lire à travers les noirs. S’il remplit ces conditions, on peut l’employer, mais sans le recouvrir d’une couche de vernis, qui pourrait, sous l’influence de la chaleur des rayons solaires, altérer l’image.


CHAPITRE XVIII

les photographies microscopiques. — premières photographies réduites exécutées, en 1858. — application du microscope stanhope aux photographies microscopiques par m. dagron. — appareils employés par m. dagron pour l’exécution des bijoux microscopiques.

En 1858, un photographe de Manchester exécuta des photographies excessivement réduites, en adaptant à la chambre obscure un objectif qui produisait une toute petite miniature du cliché. Les photographies microscopiques furent la merveille de l’Exposition de photographie qui se tint, en 1859, au palais de l’Industrie. Elles attiraient l’attention générale, car elles donnaient la plus prodigieuse idée de la délicatesse des impressions photographiques, et confondaient véritablement l’imagination. C’était un imperceptible fragment de papier, de la grosseur d’une tête d’épingle,